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La Reine du Tearling, tome 2 : L’Invasion du Tearling, d’Erika Johansen

Résumé : Au fil des jours, Kelsea Glynn apprend à assumer ses nouvelles responsabilités de souveraine. Mais en stoppant les livraisons d’esclaves au royaume de Mortmesne, elle a provoqué la colère de la tyrannique Reine Rouge, qui tire son pouvoir de la magie noie. En représailles, son armée attaque le Tearling pour s’emparer de ce qui, selon elle, lui revient de droit. Rien ne peut arrêter l’invasion. Mais pour la Reine du Tearling, face aux hordes noires qui menaces de déferler sur sa cité et sur son peuple, le temps manque.

Mon avis : Après le très gros coup de cœur que j’avais eu pour le premier tome de La Reine du Tearling, j’avais vraiment hâte de me jeter sur la suite. Après avoir tant aimé l’univers, les personnages et l’intrigue, j’avais placé mes espérances très haut ! Et je dois reconnaitre que je ne suis pas déçue, tant l’auteure est parvenue à me surprendre tout au long de L’Invasion du Tearling !

J’avais grand hâte de retrouver Kelsea dans sa position de souveraine. Très rapidement, on se rend compte qu’elle n’est plus la jeune fille que l’on avait quittée, mais qu’elle est réellement devenue une femme prête à gouverner son royaume. La Kelsea de ce deuxième opus est plus sombre et plus brutale. C’est un véritable changement qui s’est opéré ! J’ai été très surprise par son évolution, mais qu’est-ce que je l’ai adorée ! Dans cette suite, Kelsea est dangereuse et imprévisible, et ça m’a plu.

Les relations entre Kelsea et les autres protagonistes ont également beaucoup évolué. Si Pen était un personnage plutôt effacé jusqu’à maintenant, il gagne en importance et les liens qui l’unissent à la Reine du Tearling sont très intéressants. Toutefois, le duo qui fonctionne le mieux selon moi, c’est celui que forment Kelsea et Lazarus. Il y a une véritable alchimie entre ces deux protagonistes et je ne me lasse jamais de leurs conversations ! Dans cette suite, on en apprend enfin plus sur le passé de Lazarus et certaines choses s’expliquent enfin. L’Invasion du Tearling n’a fait que confirmer que j’adorais ce personnage ! La suite promet d’être passionnante pour lui.

Là où l’auteure a fait très très fort, c’est sur l’énorme bond en avant que l’on fait dans l’histoire. Le seul petit reproche que je pouvais faire au premier tome, c’était les explications quant à l’univers et à la Traversée que je trouvais encore un peu floues. Et bien ici, Erika Johansen commence à nous fournir son lot de réponses, et ce par le biais de Lily, une jeune femme de l’ère pré-traversienne ! J’ai été vraiment étonnée, pour ne pas dire chamboulée, d’être transportée trois siècles en arrière, dans une époque quasi semblable à la nôtre. Si j’ai été un peu choquée, j’approuve totalement le choix de l’auteure qui a su surprendre et relancer son intrigue comme jamais. Le point de vue de Lily apporte un vrai plus au roman et lève le voile sur certains mystères. Ses chapitres sont toutefois assez durs psychologiquement, tant la vie de Lily n’est pas facile. On ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre Lily et Kelsea dont la force et la volonté sont semblables. J’ai donc adoré cette prise de risque de la part d’Erika Johansen !

L’intrigue avance donc à pas de géant dans cette suite, aussi bien en raison des points de vue de Lily que des initiatives prises par Kelsea. On ne s’ennuie pas une seule seconde, et on apprécie chaque moment. La fin m’a vraiment chamboulée par contre. Totalement imprévisible, elle redistribue les cartes et l’avenir des personnages n’a jamais été aussi incertain… J’ai plus que hâte de tenir entre mes mains le troisième et dernier tome de cette merveilleuse trilogie !

Bilan : Un deuxième tome qui n’est pas un tome de transition. Au contraire, il permet de renforcer les relations qu’entretient Kelsea avec les autres protagonistes, de faire évoluer la situation du royaume du Tearling et surtout c’est un tome qui permet d’apporter un bon nombre de réponses quant à la Traversée. J’ai adoré !

Note : 9/10

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Red Queen, tome 3 : King’s Cage, de V. Aveyard

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Attention ! Risque de spoilers sur les tomes précédents !

Résumé : Mare Barrow a échangé sa liberté contre celle de ses amis. Retenue prisonnière par l’homme qu’elle aimait autrefois et désormais roi, Maven, elle est dans l’incapacité d’utiliser son pouvoir et subit maintes humiliations et mauvais traitements.

Pendant ce temps, la rébellion continue de s’organiser, de s’entraîner et d’étendre son influence, plus que jamais décidée à lutter contre l’oppresseur. Mais en l’absence de la faiseuse d’éclairs, qui mènera cette armée au bout de son ambition ?

Mon avis : Après le final explosif de Glass Sword, j’attendais avec la plus grande impatience la sortie de King’s Cage. Avec un titre aussi évocateur, une couverture glaçante représentant une couronne faite d’os, le ton est très rapidement donné. On sait que ce tome mettra à l’épreuve le personnage de Mare, et qu’il va morfler !

Alors que Mare a vu son frère Shade mourir sous ses yeux, elle a accepté de se livrer à Maven, désormais Roi de Norta, afin d’épargner la vie de ses amis. Mare est donc emprisonnée, torturée et pourtant elle ne perd pas espoir de pouvoir un jour échapper aux griffes du jeune roi. Pendant ce temps-là, la Garde Ecarlate rassemble ses forces et tente de rallier à sa cause un maximum de sangs-neufs pour renverser Maven.

Dans ce tome 3, Victoria Aveyard introduit d’autres points de vue que celui de Mare, pour mon plus grand plaisir ! Si celui de Mare reste comme toujours aussi percutant, notamment à cause de son caractère dur et brut, il était nécessaire de l’alterner avec d’autres protagonistes pour faire progresser l’intrigue. Les chapitres en compagnie de Mare demeurent les plus nombreux, et restent très passionnants. En soi, il ne se passe pas énormément de choses avec elle, surtout durant les deux tiers du livre, mais c’est très intéressant d’un point de vue psychologique. Le personnage de Mare doit encaisser pas beaucoup, cela l’affaiblit, mais d’un autre côté cela l’endurcit. Ses confrontations avec Maven sont extrêmement intéressantes. Si Maven était demeuré assez transparent jusque-là, on découvre enfin les rouages de son esprit torturé. J’aime beaucoup le personnage complexe de cet enfant-roi, et au final le titre de ce tome s’applique tout aussi bien à lui. En effet, Maven s’est enfermé lui-même dans une sorte de cage. C’est un personnage très seul, et malgré ses actes horribles, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir une certaine pitié pour lui. Je suis curieuse de savoir ce que peut encore lui réserver la suite.

Dans King’s Cage, l’auteure va donner la parole à Cameron, une sang-neuve que l’on avait rencontré brièvement dans le tome 2. J’ai tout de suite accroché à sa personnalité rentre-dedans. La jeune femme n’a pas sa langue dans sa poche et n’hésite pas à se confronter à plus fort qu’elle. Le point de vue de Cameron est d’autant plus intéressant qu’elle n’est pas totalement en accord avec la Garde Ecarlate. Toutefois, le point de vue qui reste le plus surprenant pour moi est celui d’Evangeline. Je ne m’y attendais absolument pas ! Jusque-là, c’était un personnage que je n’avais pas réellement remarqué, une sorte de méchante sans réelle personnalité et sans grand rôle. Pourtant, on va la découvrir pleinement dans ce tome 3 et elle va se révéler bien plus complexe que cela ! On en apprend plus sur sa famille, leurs motivations mais aussi sur ce qu’elle ressent. Au final, son point de vue est une agréable surprise et apporte une nouvelle dimension à la saga.

Ce qui m’a un peu déçue, c’est la mise à l’écart de certains protagonistes. Kilorn est presque absent de tout le tome, alors que c’est un personnage ambigu qui me plait beaucoup et qui peut encore réserver quelques surprises. Farley, en dépit de ses quelques apparitions, reste elle aussi en retrait alors qu’elle demeure une figure important de la Garde Ecarlate. Mais ce qui m’a le plus frustrée, c’est le personnage de Cal que j’ai trouvé trop effacé. Il revient sur le devant de la scène vers la fin du livre, mais c’est malheureusement trop tardif…

King’s Cage est un sacré pavé de 600 pages. Je dirais que les 400 premières pages sont assez calmes, et pourtant ce sont celles que j’ai préférées. Ensuite, je commençais à sérieusement saturer ! Le roman aurait gagné en qualité s’il n’avait pas été aussi gros. A trop vouloir en faire, l’auteure nous perd un peu. Personnellement je me suis un peu ennuyée sur la fin. Victoria Aveyard a introduit de nouveaux personnages, qui ne servent pas à grand-chose pour moi. Elle a aussi complexifié son intrigue, les relations diplomatiques entre les différents royaumes ainsi qu’entre les différentes familles Argents. Sur la fin, alors que j’étais déjà gavée d’avoir englouti autant de pages, je peinais à me concentrer pour tout comprendre. Les 100 dernières pages sont très brouillonnes, et c’est dommage ! J’espère que l’auteure saura se ressaisir et ne me décevra pas dans le quatrième et dernier tome.

Bilan : Un tome intéressant qui fait évoluer les personnages de Mare et de Maven. Passionnant, mais trop long et on regrette la fin brouillonne…

Note : 7.5/10

g11

The Curse, tome 1, de Marie Rutkoski

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Résumé : Fille du plus célèbre général d’un empire conquérant, Kestrel n’a que deux choix devant elle : s’enrôler dans l’armée ou se marier. Mais à dix-sept ans à peine, elle n’est pas prête à se fermer ainsi tous les horizons. Un jour, au marché, elle cède à une impulsion et acquiert pour une petite fortune un esclave rebelle à qui elle espère éviter la mort. Bientôt, toute la ville ne parle plus que de son coup de folie. Kestrel vient de succomber à la  » malédiction du vainqueur  » : celui qui remporte une enchère achète forcément pour un prix trop élevé l’objet de sa convoitise.

Elle ignore encore qu’elle est loin, bien loin, d’avoir fini de payer son geste. Joueuse hors pair, stratège confirmée, elle a la réputation de toujours savoir quand on lui ment. Elle croit donc deviner une partie du passé tourmenté de l’esclave, Arin, et comprend qu’il n’est pas qui il paraît… Mais ce qu’elle soupçonne n’est qu’une infime partie de la vérité, une vérité qui pourrait bien lui coûter la vie, à elle et à tout son entourage.

Gagner sera-t-il pour elle la pire des malédictions ?

Mon avis : Malgré un résumé plutôt obscur et brouillon, j’étais curieuse de découvrir The Curse après tous les avis excellents que j’ai pu lire sur lui. Alors forcément quand ma sœur a décidé de se l’offrir et me l’a chaudement recommandé après l’avoir rapidement dévoré, j’étais encore plus impatiente ! Au final, j’ai passé un bon très moment même si ce n’est pas un coup de cœur phénoménal comme pour beaucoup.

L’univers que nous dépeint Marie Rutkoski est assez simple et comprend au final assez peu d’éléments. Ceci dit, il n’est pas pour autant survolé ou bâclé. J’ai aimé cette simplicité, sans doute parce que je n’avais pas envie de me prendre la tête avec un nouvel univers trop complexe. L’auteure a toutefois su créer deux peuples avec des coutumes bien ancrées, ce qui nous permet de nous immerger complétement dans l’histoire. De ce côté-là, je n’ai donc rien à reprocher à ce premier tome qui pose les bases solides d’un univers intéressant.

J’attendais énormément des personnages. Quand on se trouve face à un univers assez simple, on s’attend à ce que les personnages en jettent davantage ! Si je reconnais que je me suis facilement attachée à Kestrel et Arin, je reconnais aussi qu’ils ne m’ont pas convaincue à 100%… Ils ont tous les deux un caractère bien trempé, mais cela n’était parfois pas très crédible. Quant aux personnages secondaires, ils sont pour ainsi dire inexistants tant ils sont effacés par rapport aux deux protagonistes principaux ! C’est vraiment dommage, surtout que certains avaient l’air très intéressants…

La romance (je ne vous cache rien, puisqu’on la voit venir avant même de débuter le roman) est vraiment très bien. J’avais peur qu’elle prenne le pas sur l’intrigue en général, mais elle reste assez discrète et a même su me surprendre !

La première moitié du roman est plutôt calme et sans surprise. C’est avec plaisir que l’on suit Kestrel au quotidien, entre ses discussions avec son père influent et ses approches timides avec Arin. Cette première moitié introductive est donc très agréable à lire, mais j’espérais secrètement que l’intrigue décolle enfin. Et c’est chose faite ! Dans la seconde moitié, des événements viennent bouleverser le rythme du roman. Le suspense monte crescendo, des rebondissements de situation bouleversent nos certitudes, et c’est tant mieux ! L’auteure a su faire rebondir son intrigue et elle nous offre un final de toute beauté qui nous donne extrêmement envie de lire la suite !

Bilan : Un premier tome qui pose les bases d’un univers simple mais intéressant, avec des personnages attachants. Vivement la suite !

Note : 8/10

g11

Inhuman, tome 1, de Kat Falls

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Résumé : Un virus destructeur a transformé une partie de la population en animaux et contraint à séparer les Etats-Unis en deux zones. Lane vit à l’ouest, dans la zone saine, et se voit confier une mission : passer dans la zone contaminée pour rapporter une photo et ainsi sauver son père. Lors de son périple, elle trouve des alliés et le moyen de combattre le virus…

Mon avis : Lorsque ma sœur m’a offert Inhuman, j’ai sauté de joie. J’avais repéré il y a quelques temps déjà ce roman aux nombreux éloges, mais je l’avais un peu perdu de vue. J’ai donc démarré ma lecture avec la certitude qu’il serait un coup de cœur ou presque ! Mais malheureusement, la magie n’a pas opéré avec moi. Je lui ai trouvé trop de défauts, malgré une trame de fond intéressante…

Depuis une vingtaine d’années, les Etats-Unis sont partagés en deux parties par un long Mur infranchissable. D’un côté, l’Ouest où vit Lane et son père dans une société qui ne manque de rien, et de l’autre l’Est également appelé « Zone sauvage », là où le virus du ferrae a transformé les humains en animaux. Lane mène une vie d’adolescente plutôt normale, jusqu’au jour elle est contrainte à passer de l’autre côté du Mur pour sauver son père d’une mort certaine. La jeune fille doit donc survivre et mener à bien sa mission dans un univers impitoyable, où les hommes sont parfois plus meurtriers que les bêtes…

Le concept du virus qui s’est malencontreusement échappé d’un laboratoire avant de contaminer une partie de la population n’est pas une idée nouvelle. Ceci dit le concept de la transformation en animal est intéressante, car il ne me semble pas que cela ait déjà été exploité. Malheureusement, en dehors de l’évolution de la maladie qui est relativement bien explicitée, on ne sait absolument rien de l’état du monde ! Le reste du monde est-il lui aussi touché par le ferrae ? Cela ne concerne-t-il que les Etats-Unis ? Bref autant de questions auxquelles l’auteure n’apporte aucune réponse. Comme je le disais plus haut, le concept de la transformation animale est intéressant. Ceci dit j’ai été extrêmement troublée par certaines descriptions. Impossible pour moi d’imaginer à quoi ressemble un mix entre une taupe et un chimpanzé meurtrier, ou un enfant mi-singe mi-renard. J’ai eu de gros blocage vis-à-vis de toutes les descriptions des manimaux, et j’ai souvent eu le sentiment que Kat Falls en faisait trop. Certains passages en devenaient ridicules et risibles !

L’autre gros point négatif pour moi, ce sont les personnages plus clichés tu meurs : entre Rafe, le garçon ultra beau gosse dont le côté taquin et agaçant cache en réalité un gros cœur et un passé triste à pleurer, et Everson, le gros dur au cœur tendre. Lane m’a quant à elle paru bien fade. Elle a une mission à suivre, elle se doit d’être badass mais non ! Elle pousse bien quelques coups de gueule de temps en temps et se rebelle quand il le faut, mais toujours en ayant un regard sur le torse tellement musclé de Rafe ou sur le visage si parfait d’Everson. Je n’ai absolument rien contre les triangles amoureux, et si c’est bien amené je dois même reconnaitre que j’adore ça. Mais ici, c’était d’un cliché et d’un lourd ! En plus, j’ai détesté la personnalité de Rafe. Je ne l’ai pas trouvé drôle, son humour est bien trop lourd et vaseux. Vers la fin, le personnage s’assagit mais ce n’est pas pour autant qu’il est remonté dans mon estime. Seul Everson a trouvé grâce à mes yeux, c’est un personnage un minimum censé, droit dans ses bottes.

J’ai lu de nombreuses fois que l’écriture était envoutante, mais on ne doit pas avoir lu le même livre ! L’écriture est tout ce qu’il y a de plus banal. Un style fluide, mais parfois désagréable en raison d’une surabondance de points d’exclamation. A croire que Lane ne peut penser qu’en s’exclamant sur tout et n’importe quoi. Et même si c’est sûrement dû à un souci de traduction, je dois dire que j’ai été gênée par l’emploi incessant du tutoiement. Lane croise un roi, une maire, des adultes mais peu importe elle tutoie tous ces inconnus qui sont de trente ans son aîné sans souci ! Ça rend forcément le personnage assez malpoli et ne permet pas de redorer son image…

Bon, vous vous demandez sûrement pourquoi je n’ai pas abandonné alors que rien ne me plaisait jusque-là ! Je dois dire que le seul point positif de ce roman est que l’on VEUT savoir la fin. La quête de la jeune fille est quand même très prenante et l’univers créé par l’auteure totalement imprévisible. On se demande si elle parviendra à survivre malgré tous les dangers auxquels elle s’expose. L’aventure de Lane est très addictive et relativement passionnante, en raison du rythme assez soutenu des événements. Vers le dernier tiers, les choses s’accélèrent et j’ai commencé seulement à entrer pleinement dans l’histoire. Lane m’a moins agacée, tout comme Rafe qui s’est adouci (je n’espérais plus). L’univers impitoyable de la Zone sauvage nous apparait de manière flagrante et on veut connaitre l’issue de tout cela. La fin de Inhuman m’a convaincue, bien qu’elle ne soit pas une réelle surprise (j’avais prédit globalement ce qui allait se passer…).

Kat Falls ne semble pas pressée de sortir le tome 2 de sa trilogie, cela fait trois ans que les lecteurs l’attendent avec impatience. Je ne vous cache pas que si la suite ne sort jamais je ne mourrai pas de chagrin. Toutefois, si elle sort et si elle est traduite, je me laisserai tenter en espérant que tous les défauts que j’ai pointés du doigt soient corrigés !

Bilan : Une lecture qui ne tient pas ses promesses. Une écriture passable, des personnages superficiels, un triangle amoureux cliché… Heureusement que le rythme et les rebondissements sont présents pour faire d’Inhuman une lecture pas si mauvaise que ça.

Note : 5/10

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Elia, la Passeuse d’Âmes, de Marie Vareille

Résumé: “Les prophéties ne s’accomplissent que si quelqu’un a suffisamment de courage pour les réaliser”
Elia vit dans une dictature divisée en deux catégories : l’élite, les Kornésiens, et la classe exploitée, réduite en esclavage : les Nosoba. Elia est une Kornésienne. À quinze ans à peine, elle exerce en tant que passeuse d’âmes à l’hôpital de la capitale du pays : elle euthanasie tous ceux qui seraient considérés comme inutiles ou dangereux pour la communauté. Un jour, un jeune Nosoba, de la caste des intouchables parvient à la convaincre de l’aider à s’échapper, alors même qu’elle avait ordre de l’exécuter. Accusée de trahison, Elia s’enfuit…

Mon avis : Je sais que ce n’est pas bien de juger un livre sur sa couverture, mais je dois reconnaitre que celle d’Elia, la Passeuse d’Ames ne m’avait pas donné envie de lire le résumé. Ce n’est pas que je ne la trouvais pas jolie, mais elle est vraiment adaptée à un récit fantasy et plus jeunesse. C’est quand ma sœur se l’est offert que j’ai commencé à m’y intéresser et à me dire que finalement, il n’avait pas l’air si mal que ça ! Et j’ai bien fait de lui laisser sa chance puisque j’ai adoré, et qu’il n’est passé loin du coup de cœur !

Dans le monde où vit Elia, les Kornésiens sont au sommet de la hiérarchie, gouvernent, édictent les lois et restreignent au maximum les libertés des habitants de Tasma. Car la liberté conduit à l’égoïsme, et l’égoïsme à la déchéance de l’humanité. Tout en bas de cette hiérarchie dictatoriale se trouvent les Nosobas, population opprimée contrainte de travailler durement dans les mines de Phosnium et de vivre dans des conditions misérables. Elia, née du bon côté, est une jeune Passeuse d’âmes. Cette activité consiste à mettre fin à la vie de personnes inutiles à la société, telles que les vieillards ou les opposants. Lorsqu’on lui demande d’euthanasier un jeune Nosoba, la jeune fille hésite. C’est à partir de ce moment que sa vie en sera éternellement bouleversée…

Ce qui ressort de ce court roman de 300 pages, c’est la simplicité de l’univers. Marie Vareille ne se perd pas en détails inutiles, mais nous fournit malgré tout le minimum vital pour comprendre le fonctionnement de Tasma et de sa société. Je reconnais que j’aime que les univers soient approfondis et très développés, mais étrangement ça ne m’a posé de problèmes avec Elia la Passeuse d’âmes. Cette simplicité n’est pas un défaut, et se révèle presque au contraire être une qualité pour le roman ! En effet, il va se laisser lire avec une fluidité déconcertante et c’est vraiment ce que j’ai adoré avec ce livre : on ne se prend pas la tête, on savoure uniquement !

Pour ce qui est des personnages, ils sont bien plus fouillés que l’univers de Tasma. L’héroïne, Elia, m’a vraiment séduite et ce, dès les premières lignes. C’est un personnage fascinant, et pas seulement parce que c’est une Passeuse d’âmes ! On sent que plusieurs mystères planent autour d’elle, ce qui la rend très énigmatique. Elia est le personnage qui a le plus évolué entre le début du roman et la fin. Cette évolution est captivante et la nouvelle Elia me plait encore plus ! J’ai plus que hâte de la retrouver dans le tome 2.

En ce qui concerne les autres protagonistes, Marie Vareille a fait très fort car je les ai tous adorés ! Tim est vraiment attendrissant, comment ne pas tomber sous le charme ? Si j’ai eu un petit coup de cœur pour Tim, je reconnais que le personnage de Solstan ne me laisse pas indifférente, loin de là ! Il est plus mystérieux, impulsif et je suis charmée par le duo détonant qu’il forme avec Elia. Le personnage d’Arhia apparait moins souvent, mais je suis vraiment intriguée par la jeune fille ! Je me demande bien ce que leur réserve la suite… Le quatuor qu’ils forment est très sympa à suivre, tant ils se complètent à merveille. Chacun possède ses qualités et ses défauts, ce qui les rend encore plus humains et réalistes à mes yeux.

Outre la simplicité de l’univers dystopique, l’intrigue en soi n’est pas des plus complexes. Certains éléments se devinent bien avant les révélations finales, mais ce n’est pas dérangeant non plus. Le récit se laisse lire avec une telle facilité, que dis-je une vraie addictivité, qu’on ne fait même pas attention à ce genre de détails. On est pris dans le feu de l’action, et d’ailleurs, quelle action ! On peut rarement reprendre notre souffle, et franchement mon cœur a raté plus d’un battement face à certains passages à suspense ! Pour ce qui est de la chute finale, hum… Elle donne tellement envie de lire la suite que c’en est presque criminel ! MAIS OU EST CETTE FICHUE SUITE ?!!!

Bilan: Un univers pas ultra développé mais qui n’en est pas moins intrigant, des personnages fabuleux, une écriture addictive… En somme, Elia la Passeuse d’âmes est une excellente lecture qui en séduira plus d’un !

Note: 8.5/10

Red Queen, tome 2: Glass Sword, de Victoria Aveyard

Attention! Risque de spoilers sur le tome précédant!

Résumé: Mare Barrow a le sang rouge, comme la plupart des habitants de Norta. Mais comme les seigneurs de Norta, qui se distinguent par leur sang couleur de l’argent, elle possède un pouvoir extraordinaire, celui de contrôler la foudre et l’électricité. Pour les dirigeants de Norta, elle est une anomalie, une aberration. Une dangereuse machine de guerre.
Alors qu’elle fuit la famille royale et Maven, le prince qui l’a trahie, Mare fait une découverte qui change la donne : elle n’est pas seule. D’autres Rouges, comme elle, cachent l’étendue de leurs pouvoirs. Traquée par Maven, Mare fait face à sa nouvelle mission : recruter une armée, rouge et argent. Aussi rouge que l’aube, plus rapide qu’un éclair d argent. Capable de renverser ceux qui les oppriment depuis toujours.
Mais le pouvoir est un jeu dangereux, et Mare en connaît déjà le prix.

Mon avis: Après le gros coup de cœur qu’avait été Red Queen, j’attendais avec impatience le retour de Mare ! Les premiers avis tombant, j’ai été un peu effrayée de voir que beaucoup étaient déçus par cette suite… Mais finalement, j’ai dévoré ce second opus qui s’est révélé presque aussi bon que le premier !

Après la cuisante trahison du prince Maven qu’elle prenait pour son ami, Mare est contrainte de suivre la Garde Ecarlate pour fuir l’endroit où elle allait assurément trouver la mort. Mare est bouleversée de s’être laissée si facilement duper par l’âme sombre du jeune prince, et elle ne sait pas non plus quoi penser de ses nouveaux alliés. Qui sont-ils réellement ? Peut-elle leur faire confiance ? Peut-elle faire confiance à Shade, son précieux frère qu’elle croyait mort au front ? Avec pour seul allié Cal, un prince Argent perdu et le cœur à vif, Mare sait que les apparences sont trompeuses et que n’importe qui peut trahir n’importe qui… Elle doit plus que jamais se méfier de tout et de tout le monde, à commencer par elle…

Dès les premières lignes, on replonge dans le récit là où l’avait quitté. C’est assez perturbant de devoir se remettre dans le bain aussi rapidement, mais ça m’a fait l’effet d’une douche glacée ! En tout cas, on se remémore rapidement les terribles événements qui ont rendus la fin du tome 1 si explosive, et au final il ne m’a pas été si difficile que ça de me réadapter à l’univers et à l’atmosphère.

J’avais presque oublié à quel point l’écriture de Victoria Aveyard était tranchante, brutale et violente. Elle ne ménage pas ses lecteurs, et encore moins ses personnages ! En tout cas les chapitres se laissent lire sans peine, tant on est pris dans une sorte de spirale d’addictivité.

L’autre chose qui m’a fait un bien fou, c’est de retrouver les personnages si particuliers de la saga, à commencer par Mare. Mare, j’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé aucune héroïne comme toi ! Tu es unique, dans le sens où tu es presque une anti-héroïne. Tu fais de mauvais choix, tu te trompes, tu as de mauvaises pensées et pourtant te voir si imparfaite m’a comblée ! ♥ Lire ton point de vue est déroutant, mais tellement jouissif !

Pour ce qui est des personnages secondaires, on prend plaisir à connaître Cal. Si on avait un aperçu de la personnalité du prince argent, il se révèle assez différent dans Glass Sword. La haine qu’il éprouve pour son frère le métamorphose complétement et on le sent vraiment perdu dans cette rébellion qui n’est pas la sienne. Grosse frustration du côté de Maven, assez absent du roman. Ceci dit, ça ne l’empêche pas de hanter chaque page du roman et de nous faire frisonner d’effroi ! J’ai bien évidement hâte de le retrouver, ce jeune Roi m’intrigue toujours autant…

On fait davantage connaissance avec les autres personnages, tels que Farley qui est une révélation ! J’ai aimé sa force et son caractère déterminé ! Shade est attendrissant et plutôt conforme à l’image que je m’étais faite de lui. Kilorn est plus présent lui aussi, et si j’ignore encore quels sont mes sentiments pour lui, je suis curieuse de voir ce que lui réserve la suite. L’auteure intègre également de nouveaux personnages, mais j’avoue encore avoir du mal à distinguer qui est qui…

L’univers qu’a su créer Victoria est si sombre, si terrifiant et presque sans espoir… J’aime vraiment la maturité qui s’en dégage et la cruelle réalité : le monde de Red Queen est impitoyable, il ne faut donc pas s’attendre à beaucoup d’événements joyeux dans cette suite ! Je suis sous le charme de cette atmosphère oppressante, dérangeante et angoissante ! On tremble du début jusqu’à la fin en se demandant quelle crasse l’auteure a bien pu imaginer pour nos personnages préférés, quel retournement de situation va nous laisser une fois de plus bouche bée…

Ce second tome est bien différent du premier. Glass Sword se concentre davantage sur la fameuse liste de Julian, c’est-à-dire sur les sang-neuf, ceux qui sont comme Mare. Toutefois, j’ai été assez étonnée car il ne prend pas la route que je redoutais : une rébellion classique où le meneur amène ses troupes dans un endroit pour les entrainer avant de lancer l’assaut final et d’en sortir victorieux. Glass Sword détonne des autres dystopies du genre, et prend une direction radicalement différente. Et honnêtement ? Ça me plait beaucoup !

Bon, la fin m’a moins surprise que celle du tome 1 qui m’avait décrochée la mâchoire tant j’étais scotchée. Forcément, Victoria nous a montrés toute l’étendue de son pouvoir de surprise (et de cruauté !) en nous offrant un final où Maven se révèle être un pur psychopathe. Je m’attendais donc à une fin assez similaire. Et effectivement, la fin est déroutante à souhait ! La suite promet mille et une bonnes choses, et j’ai hââââte de m’y replonger ! (Bon en vérité, je rage quand même de cette fin !)

Bilan: Un second opus à la hauteur de mes espérances et une saga qui confirme son excellence. A lire!

Note: 8.5/10

The Book of Ivy, tome 2: The Revolution of Ivy, d’Amy Engel

Résumé: J’ai tout perdu. Mon foyer. Ma famille. L’homme que j’aime. Ce serait si facile de capituler, de fermer les yeux et d’attendre que la faim et la soif et raison de moi. Ou bien qu’une bête sauvage me trouve. Ou même un autre survivant… Mais je refuse d’abandonner. J’en ai terminé avec la lâcheté. Il est temps pour moi d’agir, enfin.
Bishop me l’avait bien dit, cet univers hostile ne pardonne pas la moindre erreur. Et au-delà e la barrière, c’est encore pire. L’hiver approche, et si je veux survivre, il va me falloir trouver de l’eau, des vivres, un abri. D’autres condamnés avec lesquels m’allier. Mais surtout, je vais devoir faire un choix : dois-je oublier ma vie d’avant, me venger de ceux qui m’ont trahie… ou mener, purement et simplement, la révolution ?
Car je ne suis plus une Westfall, ni une Lattimer. Simplement Ivy. Et je suis enfin libre.

Mon avis: Dès la sortie de l’ultime tome de The Book of Ivy, j’ai eu envie de connaître le fin mot de l’histoire. Alors que le tome 1 avait été une agréable surprise, j’attendais de The Revolution of Ivy le même résultat : une lecture paisible, douce et prenante. Et c’est exactement ce que j’ai eu !

Alors qu’Ivy avait été exclue de Westfall après la « tentative d’assassinat » de Bishop, elle doit désormais survivre par elle seule. Cela implique de trouver rapidement un point d’eau et des vivres, un endroit où dormir et d’éviter tous les individus susceptibles de lui nuire. Mais outre ces dangers, Ivy va devoir se forger un nouveau caractère bien à elle et oublier Bishop dont le souvenir menace de la consumer jusqu’à la folie…

Ivy est un personnage qui m’a toujours été fort sympathique. J’aimais sa trempe, sa force mais aussi ses faiblesses. Dans ce tome-là, on découvre une toute nouvelle Ivy. Une Ivy différente de celle qui était formatée par son père et sa sœur Callie et de celle qui se découvrait amoureuse de Bishop. Ivy ne survit ici que pour elle, elle est enfin prête à devenir elle-même. Cette nouvelle Ivy m’a beaucoup plu car enfin on découvre qui elle est réellement ! Et c’est sans nul doute la meilleure version d’elle-même !

Dans ce tome 2, on fait la connaissance de nouveaux personnages tels qu’Ash et Caleb qui sont tout bonnement adorables. J’ai adoré leur complicité et leur relation naissante avec Ivy. Ils apportent une touche de nouveauté à l’univers créé par l’auteure pour mon plus grand plaisir ! Avant de débuter ma lecture, j’espérais retrouver le personnage de Mark (souvenez-vous du détestable violeur et assassin qu’il est…). Et effectivement il va faire son apparition dans le roman, ce qui va ajouter énormément de piquant et de danger dans le quotidien déjà plus que précaire de la jeune Ivy. Bishop est également présent, rassurez-vous, mais je ne souhaite pas trop m’étendre sur lui pour vous laisser l’entière surprise des retrouvailles. En tout cas, j’ai été satisfaite de ce qu’en a fait l’auteure, il a lui aussi beaucoup mûri et sa relation avec Ivy s’est complexifiée et intensifiée.

L’écriture d’Amy Engel est toujours aussi fluide et agréable. Elle n’a rien de sensationnelle mais sa plume a une simplicité touchante qui ne fait que renforcer notre empathie envers le personnage d’Ivy. Les chapitres s’enchainent avec facilité et douceur, on veut connaître le fin mot de l’histoire et de la relation délicate et pourtant puissante entre les deux héros.

L’intrigue diffère de celle du tome 1. Toute la première partie se déroule avec lenteur, mais j’ai aimé ces passages où l’action laisse place aux sentiments d’Ivy et à sa recherche de sa véritable identité. Voir comment elle s’adaptait à sa nouvelle existence fut pour moi le point fort de ce tome 2. Le rythme et le cordon sont définitivement coupés avec la ville de Westfall et enfin on peut voir ce qui se passe au dehors. On se rend compte que notre vision était véritablement obstruée dans le tome 1 et que le monde extérieur se révèle certes bien plus dangereux et incertain mais terriblement plus riche de découvertes et de rencontres. La seconde partie, ou plutôt le dernier tiers, est plus différent. Le titre prend enfin tout son sens et le dénouement nous laisse sur le derrière ! Malgré son côté doux et tranquille, la duologie se révèle enfin et dévoile son côté plus sauvage et tempétueux. La conclusion tant attendue n’est pas une surprise en soi mais je l’apprécie à sa juste valeur, car c’était pour moi la seule fin concevable pour The Book of Ivy.

Bilan: En conclusion cette duologie ne paye pas de mine mais elle a ce petit quelque chose qui fait que l’on tombe irrémédiablement sous le charme de l’univers et du personnage d’Ivy. Je la recommande donc à tous ceux qui souhaitent passer un moment de détente !

Note: 8.5/10

Entre Chiens et Loups, tome 2: La Couleur de la Haine, de Malorie Blackman

Attention! Méchants spoilers sur le tome précédent!

Résumé: Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Noirs et blancs ne se mélangent pas. Jamais. Pourtant, Callie Rose est née. Enfant de l’amour pour Sephy et Callum, ses parents. Enfant de la honte pour le monde entier. Chacun doit alors choisir sons camp et sa couleur. Mais pour certains, cette couleur prend une teinte dangereuse… celle de la haine.

Mon avis: Après le coup de cœur que j’avais ressenti pendant ma lecture du premier tome, je ne pouvais pas attendre plus longtemps avant de me jeter sur le second… Bon ok, la fin m’avait rendue complétement hystérique et j’y étais donc un peu obligée… En tout La Couleur de la Haine est bien différent mais le résultat reste le même : c’est un autre coup de cœur que m’a offert Malorie Blackman !

Après la mort de Callum, Sephy a troqué son foyer douillet pour un appartement miteux au milieu d’un quartier nihil, où elle attend la naissance de leur enfant qu’elle ne désire pas. Pourtant Callie Rose, une enfant de l’amour et de la honte, est prête à naître dans ce monde qui ne veut pas d’elle. Jude, caché dans l’ombre, guette le moment où sa rage pourra éclater et où son jeune frère sera vengé…

Malgré l’étrangeté que j’ai ressentie face à l’absence du point de vue de Callum, celui offert par Jude est à couper le souffle. Si il était relégué au rang de personnages secondaires, il fait désormais partie des principaux et c’est à la fois grisant et effrayant. Ce personnage est mauvais, nuisible, détestable et pourtant… Je l’ai adoré. J’ai adoré sa rage et sa violence, son côté complétement dérangé qui le rend terriblement flippant. Oui ce personnage est un vrai méchant, mais malgré ça je n’ai pas pu le haïr. Sans doute parce que je sens qu’il est bien plus que ça, au fond. Je ne peux pas le croire foncièrement mauvais. Sephy quant à elle a totalement changé. Adieu l’adolescente insouciante et un peu niaise, née avec une cuillère en argent dans la bouche. La nouvelle Sephy fait froid dans le dos. Elle ne se morfond pas sur son sort, et c’est bien ça qui m’a chamboulée. J’ai véritablement eu l’impression qu’elle l’acceptait, qu’elle avait cessé de se battre. Pourtant on va la voir encore évoluer tout au long de La Couleur de la Haine et c’est un personnage qui ne va cesser de nous surprendre.

En ce qui concerne les personnages secondaires, on retrouve avec plus au moins de joie ceux que l’on connaissait déjà. On apprend à connaître davantage Meggie et Minerva, et pourtant toute mon attention était tournée vers les petits nouveaux. Je me suis énormément attachée à Cara, que j’ai trouvé rafraîchissante et vraie, et même si j’ai eu plus de mal avec Jaxon et ses amis, ils m’ont intriguée et je me demande ce que va donner la suite de ce côté-là…

L’écriture de l’auteure est toujours aussi percutante et émouvante. C’est un vrai caméléon ! Si Entre Chiens et Loups était davantage centré sur l’amour, ici Malorie Blackman nous fait clairement ressentir le terrible sentiment de haine au travers de ses mots. Wow ! Je suis bluffée et quand on a terminé notre lecture, on est tout échevelé, essoufflé par cette lecture qui nous laisse pantois. Cette écriture peut très bien convenir à des enfants qu’à des adultes tant elle est universelle et tant le thème est important.

Pour ce qui est de l’histoire en général, elle change beaucoup par rapport au premier opus. Ici, on se concentre davantage sur les personnages eux-mêmes plutôt que sur l’univers et les injustices qu’il engendre. En soi on avance peu, et les événements ne font qu’entretenir la haine que se vouent les Primas et les Nihils. Le rythme est cependant toujours aussi soutenu, le suspense toujours aussi intenable. Des retournements de situation nous percutent en plein vol et nous déstabilisent, bref ce roman est plein de surprises ! Et cette fin… Mon dieu cette fin ! Malorie Blackman a décidemment le chic pour me rendre dingue ! Comment vais-je faire pour patienter en attendant que la suite arrive chez moi ?

Bilan: Un second tome sombre et percutant, des personnages forts, une écriture bouleversante. Un coup de cœur dans la lignée du premier!

Note: 9/10

Entre Chiens et Loups, tome 1, de Malorie Blackman

Résumé : Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s’affrontent à coups de lois racistes et de bombes. C’est un monde où Callum et Sephy n’ont pas le droit de s’aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d’un rebelle clandestin.

Mon avis : Lire Entre Chiens et Loups est une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment sans pour autant que je trouve la motivation ou le temps. Alors quand on me l’a proposé en troc je n’ai pas hésité un seul instant ! Si tu passes par ici, chère troqueuse, je te remercie tu viens de faire une heureuse ! Car, oh mon dieu, c’est un coup de cœur !

Dans le monde où vit Callum et Séphy, les Primas dominent et les Nihils obéissent. Mais ils n’ont cure de cette société raciale, quand bien même il est blanc et elle noire. Cependant plus ils grandissent, plus vivre leur amitié aux yeux du monde devient difficile. Quand leurs sentiments commencent à changer, ils se demandent si leur amour triomphera de tout ce mal…

Piouf… Je me suis prise une sacrée claque avec ces personnages ! Je les ai absolument tous trouvés justes, parfaits, extraordinaires, charimatiques. Callum est un personnage assez choc et très fort. Si au départ on le prend pour un adolescent normal avec des idéaux, on se rend vite compte qu’il est bien plus sombre que cela. Son évolution est flagrante, et plus on avance dans le roman plus j’ai apprécié sa personnalité vengeresse et sa haine. C’est un personnage haut-en-couleurs dont les émotions et les ressentiments nous sont décrits avec tant de justesse qu’on ne peut que le comprendre et adhérer à 200% au personnage. Séphy quant à elle est très différente de Callum. Si j’avais trouvé Callum extrêmement mature, j’ai trouvé l’héroïne très enfantine au départ. L’innocence qu’elle dégage m’a bien évidement plu, mais j’ai apprécié la voir évoluer tout du long. Elle prend conscience de la terrible société qui l’entoure et j’ai vraiment pris plaisir à suivre ses réactions et ses pensées.

La relation entre les deux protagonistes principaux m’a donné l’impression de faire des montagnes russes ! J’ai été absolument grisée par la relation qu’ils ont nouée et qui ne cessera d’évoluer et de surprendre. Ce duo est simplement bluffant et captivant à suivre ! ♥

Ce qui fait d’Entre Chiens et Loups un coup de cœur c’est aussi le travail apporté aux personnages secondaires. Aucun n’est laissé à l’abandon, moins travaillé qu’un autre. Chacun a une grande importance dans le récit, en particulier les familles respectives des deux héros. J’aimerais vraiment évoquer les parents de Callum qui m’ont bouleversée, Lynette qui m’a aussi touchée à sa manière et Jude qui euh… ben m’intrigue encore, mais bon on y passerait la nuit car je devrais encore évoquer la famille de Séphy (et ce ne serait vraiment pas en bien !).

Le thème est aussi un élément qui a fait pencher la balance vers le coup de cœur. J’ai aimé le choix de Malorie Blackman d’inverser la tragique réalité de la Ségrégation et de faire des Noirs les « supérieurs » des Blancs. Au final, on perçoit très bien le message : peu importe qui domine, le résultat est le même. Si beaucoup essaie de changer les choses des deux côtés, malheureusement trop se contentent d’actions monstrueuses. Cette société montée de toute pièce fait donc écho à la nôtre, ce qui rend le roman encore plus effrayant et passionnant.

L’écriture de l’auteure est efficace, tranchante, et il faut le dire très émouvante. Bon ok, j’ai la larme facile. Le rythme imposé est soutenu, mais souvent insoutenable compte tenu des événements. Il devient de plus en plus dur de continuer ce récit éprouvant et terriblement sombre. Le fait de faire évoluer l’intrigue sur plusieurs années était un choix très judicieux, et j’ai adhéré totalement. Chacune des parties du roman m’a brisée le cœur un peu plus, si bien qu’à la fin je n’avais plus que mes larmes pour pleurer. Merci Malorie 😦 .

Les directions prises par le roman m’ont souvent étonnée et m’ont laissée pantoise les trois quarts du temps. J’avais parfois la haine contre certains personnages, j’avais envie de secouer certains pour qu’ils se réveillent mais parfois j’étais simplement trop choquée pour réagir. J’attendais d’Entre Chiens et Loups qu’il me choque, me bouscule violement et sans précaution. Et c’est fait ! La fin du roman est… déchirante. Mais en même temps nécessaire pour le message que veut faire passer l’auteure et pour l’histoire en général. J’ai vraiment plus que hâte de lire la suite, et j’ai ouï dire que Jude deviendrait un des protagonistes principaux, donc cela m’intrigue encore davantage !

Bilan : Un coup de cœur pour ces personnages si bien travaillés, pour cette écriture efficace et ce récit bouleversant! Je n’ai qu’un conseil : lisez-le, peu importe votre âge !

Note : 9.5/10

Un Monde pour Clara, de Jean Luc Marcastel

Résumé : Les plus beaux rêves engendrent parfois les pires cauchemars. Ensemble, ils rêvaient du meilleur des mondes. Un monde plus beau. Plus pur. Un monde parfait. Et pourtant, ce monde n’est pas celui qu’elle espérait…

Mon avis : Un Monde pour Clara est un roman qu’une amie m’avait chaudement recommandé, pourtant je reconnais que le résumé ne m’inspirait pas trop. Mouais, un truc écolo qui tourne mal, pas trop mon genre d’histoire. Honnêtement, je ne sais pas à quoi je m’attendais en m’aventurant sur ce terrain, mais j’en ressors toute retournée ! Et avec coup de cœur à la clé !

Alors que Diane milite contre l’énergie nucléaire aux côtés de son ami Léo et de milliers d’autres manifestants, la marche pacifique tourne au drame lorsque la jeune fille est touchée en pleine tête par une balle anti-émeute. Diane sombre alors dans un profond sommeil dont elle ne se réveillera que dix ans plus tard. Lorsqu’elle en émerge enfin du coma, son monde a changé. Les Enfants de Gaïa sont au pouvoir, l’écologie et la Nature sont les seules choses qui importent, et Léo est devenu l’un des plus fervents défenseurs de la cause. Pourtant la jeune Diane va rapidement se rendre compte que ce nouveau monde n’est pas celui dont elle avait rêvé avec Léo…

Ayant lu et extrêmement apprécié Le Dernier Hiver de Jean-Luc Marcastel, je n’ai guère été surprise de retrouver dans Un Monde Pour Clara la même écriture enchanteresse. J’ai été rapidement happée par le style poétique et envoûtant de cet auteur, ou devrais-je plutôt dire ce conteur, si bien qu’il m’était de plus en plus difficile de stopper ma lecture. Les mots sont poignants, saisissants, tranchants et dépeignent avec merveille l’ambiance du roman. Bref, je suis tombée sous le charme du livre très rapidement grâce à ce style d’écriture empli de justesse et de poésie.

Jean-Luc Marcastel a encore une fois réussi à créer des personnages forts et quelque peu fascinants. Diane est une héroïne comme je les aime. Elle est tellement humaine, vraie, révoltée, forte et pourtant elle possède malgré tout des défauts et des faiblesses. J’ai adoré suivre ce roman du point de vue de Diane qui est un personnage extrêmement touchant et attachant. Mais je reconnais que celui qui m’a vraiment bouleversée et séduite, c’est Léo. Tantôt émouvant, tantôt horriblement effrayant, je ne savais pas sur quel pied dansé avec ce personnage contradictoire. Et ça m’a plu ! Son côté sombre m’a charmée et je me suis prise une grande claque avec Léo, je ne suis pas prête d’oublier ce personnage au charisme incroyable. Je suis fan !

En ce qui concerne les personnages secondaires, rien à redire de ce côté-là. Même s’ils ne sont que secondaires, l’auteur a su les développer à la perfection, les rendre indispensables à l’histoire… Aucun ne m’a semblé plus survolé qu’un autre et j’ai autant réussi à apprécier certains qu’à en détester d’autres… Ce qui est très fort de la part de Marcastel, c’est que j’ai immédiatement adhéré au personnage de Clara, pourtant décédée depuis longtemps et qui ne vit qu’au travers des souvenirs de Diane.

Si le résumé me faisait douter de la solidité de l’intrigue et de mon intérêt pour cette dernière, je dois dire que le décor instauré par l’auteur est tellement fascinant et très bien dépeint qu’on s’acclimate très rapidement à ce nouvel univers. Le côté écolo est parfaitement maîtrisé, et si j’en doutais au départ, j’ai tout de suite adhéré et je suis rapidement devenue addict. En plus, pour moi le véritable fond de l’histoire c’est la dictature présente. Bon je ne vais pas spoiler non plus, mais je dois dire que je l’ai trouvé très développée.

Si la première moitié du roman est plus lente, la deuxième est foudroyante. Impossible de lâcher le roman à partir de là. Si la première prend plus son temps, ce n’est pas pour autant que je me suis ennuyée, au contraire. J’ai apprécié découvrir Néo Lutetia, le nouveau Paris. Si au départ on est un peu sous le charme de cette société parfaite, on tombe très vite des nues. Au final le rythme du roman correspond parfaitement à la réaction que l’on peut avoir face à une dictature déguisée en démocratie. Ce qui est extrêmement troublant, c’est le réalisme que fait preuve Un Monde pour Clara. Ça m’a vraiment fichu la chair de poule ! Ce roman nous prouve une fois de plus qu’une dictature ne vient pas forcément de là où on l’attendait, que de bonnes idées peuvent engendrer le pire…

Bon tout ça pour vous dire que j’ai adoré du début à la fin, et quelle fin ! Magistrale ! J’ai été véritablement prise aux tripes, et cette fin (parfaite, soit dit en passant) m’a laissée sur le derrière… Que d’émotions quand j’y repense… :’) Une chose me turlupine quand même : le point d’interrogation après le mot « fin ». Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Si l’auteur revient aux Imaginales l’année prochaine, je ne manquerai pas de lui demander 😉 (surtout que je l’ai loupé de peu cette année, arrrgh!)

Bilan : Une écriture poétique et envoûtante, des personnages haut-en-couleurs, une thématique abordée avec maîtrise et brio, de l’action en crescendo… Coup de cœur !

Note : 9/10

L’Enfant Papillon, de Gabrielle Massat

Résumé: C’est au XXIIe siècle que la Cité a été frappée par un virus mortel. Depuis lors, les habitants vivent emmurés pour endiguer le fléau. Des messages de l’Extérieur, relayés par le gouvernement militaire, promettent une libération qui ne vient pas. Maïa, sous-lieutenant de 17 ans, rêve de quitter sa ville natale et cherche une faille dans les murs de la Cité. Mais un jour, son mentor Dimitri est condamné pour trahison par sa faute. La nécessité de s’échapper devient alors beaucoup plus urgente. Elle n’a qu’une seule piste : retrouver la trace du mystérieux « Enfant Papillon », seul habitant de la Cité à avoir jamais franchi le mur. Elle va pouvoir compter sur l’aide de Zéphyr, un tueur à gages atrocement défiguré, et Nathanaël, un individu contaminé par le virus.

Mon avis: Comme vous le verrez plus bas, ma note pour ce roman est de 8.5/10. Ce qui est très honorable! Pourtant, ce n’est pas le genre de note que je réserve généralement aux coups de cœur. Car oui ce livre est un coup de cœur mais je vous expliquerai pourquoi ma note ne peut pas aller au-delà…

Maïa rêve depuis toujours de liberté, de franchir les Murs de la Cité derrière lesquels les habitants sont piégés depuis près de cent ans. Quand Dimitri, son mentor et meilleur ami, est arrêté par les autorités de l’armée qui gouvernent la Cité puis condamné au Châtiment pour « trahison », la jeune fille est déterminée à faire tout ce qu’elle peut pour le sauver et sortir de la Cité, quitte à s’allier à des personnes peu recommandables…

Tout de suite, j’ai su que les personnages et moi, ça allait coller. Je suis tombée amoureuse d’eux avec une facilité déconcertante. Maïa m’a séduite dès les premières lignes par sa force de caractère, sa détermination, son côté un peu têtu aussi. C’est un personnage fort comme je les aime avec des idéaux qui me plaisent. Du côté des autres personnages principaux, c’est aussi une immense réussite. Je suis tombée sous le charme de Nate et de Zéphyr quasi instantanément ♥. Nate, le Lasul rejeté de tous, m’a énormément touchée, Zéphyr, un survivant du Châtiment, est davantage secret et sa personnalité froide et sans émotion m’a troublée et envoûtée. Le personnage de Dimitri n’est pas non plus en reste. Maïa a réussi à me le faire aimer très rapidement aussi. Leur relation étroite et particulière m’a vraiment plu. Les personnages secondaires, même les mauvais, apportent chacun leur pierre à l’édifice et sont malgré tout très bien développés.

L’écriture de Gabrielle Massat fonctionne à merveille. Je ne m’attendais pas une alternance de points de vue entre les différents protagonistes, mais au final on découvre ce que chacun a dans le cœur, ce que chacun pense de la situation. Leur vision des choses fait évoluer l’histoire et nous donne une plus ample connaissance du monde créé par l’auteure. Le style d’écriture à proprement parlé est captivant, on est enchanté par les mots de Gabrielle Massat, on se laisse séduire par son vocabulaire tantôt percutant, tantôt émouvant.

L’intrigue est véritablement bien menée. Si j’avais deviné quelques petites choses, je n’en tiendrai pas rigueur car l’histoire est formidablement bien menée jusqu’au bout. J’ai adoré découvrir l’histoire de la naissance de la Cité, l’évolution de celle-ci au fil des siècles mais également le contraste effrayant avec le ghetto. Le monde où vit Maïa est très bien décrit et on imagine sans peine ce qui s’y trame. Je suis fan! Je tiens à souligner aussi que tout ce qui tourne autour de « l’Enfant Papillon » m’a bouleversée. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de poésie, d’enchantement et de beauté autour de cet espèce de mythe. Le titre est donc parfaitement choisi. La fin m’a comblée à bien des niveaux, même si j’en ai lourd sur la patate de quitter ces personnages et cet univers.

Bon, je vous disais au début de cet article que L’Enfant Papillon était un coup de cœur mais que je ne pouvais me résoudre à lui mettre plus que 8.5/10. Et pour cause: je suis frustrée. Il n’y a pas de suite, et c’est vrai qu’il n’y en aurait pas besoin au vu de la fin. Cependant, ces personnages m’ont tellement touchée, ils sont tellement fantastiques que je ne peux me résoudre à ce qu’ils ne soient contenus que dans un seul unique livre. J’aurais aimé les retrouver, en savoir encore plus sur eux… Il me manque des choses à propos de Zéphyr et de Nate, j’aurais aimé ne jamais quitter Maïa et Dimitri non plus… Donc voilà grosse frustration, mais je reste contente d’avoir partagé ce court moment avec des personnages aussi forts.

Bilan: Un roman que je recommande chaudement si vous recherchez des personnages très forts et une histoire passionnante et quelque peu bouleversante. Coup de cœur!

Note: 8.5/10

Red Queen, tome 1, de Victoria Aveyard

Résumé: Dans le royaume de Norta, la couleur de votre sang décide du cours de votre existence. Sous l’égide de la famille royale, les Argents, doués de pouvoirs hors du commun, règnent sur les Rouges, simples mortels, qui servent d’esclaves ou de chair à canon. Mare Barrow, une Rouge de dix-sept ans, tente de survivre dans une société qui la traite comme une moins que rien. Quand elle révèle sans le vouloir des pouvoirs extraordinaires et insoupçonnés, sa vie change du tout au tout. Enfermée dans le palais royal d’Archeon et promise à un prince argent, elle va devoir apprendre à déjouer les intrigues de la cour, à maîtriser un don qui la dépasse, et à reconnaître ses ennemis, pour faire valoir l’indépendance de son peuple.

Mon avis: Red Queen est l’une des nouvelles sorties de 2015 que j’attendais avec BEAUCOUP TROP ENORMEMENT d’impatience. La couverture, je la trouve simplement superbe et en même temps elle a ce petit quelque chose de dérangeant… Le résumé promettait sérieusement de me faire passer un bon moment, et quand les premiers avis sont tombés tous plus positifs les uns que les autres je ne pouvais plus résister ! Bref vous l’aurez compris, j’avais placé énormément d’espoir dans les mains de Victoria Aveyard ! Et… c’est tout simplement un coup de cœur !

Dans le monde où vit Mare Barrow, deux sortes d’humains coexistent : les Rouges, simples mortels asservis, et les Argents, mortels eux aussi mais dotés de pouvoir hors-norme. Les Argents ont depuis des siècles déjà pris le pouvoir et réduit les Rouges à l’état de bons sujets dociles. Alors qu’à Pilotis, les semblables de Mare se tuent au travail ou sont envoyés sur le front pour se battre au nom des Argents dans une guerre sans espoir de fin, Mare pille, détrousse, vole tout ce qu’elle peut pour aider sa famille. Mais lorsqu’un jour Kilorn, son meilleur ami, lui annonce qu’il va être envoyé à la guerre, la jeune fille ne peut le supporter. Elle décide alors de lui trouver un moyen d’échapper à cette destinée mortelle, mais pour cela, il lui faut énormément d’argent. Il ne lui reste plus qu’une seule solution : s’infiltrer chez les Argents et piller tout ce qu’elle peut. Mais voilà, rien ne se passera comme prévu…

Il n’a pas fallu attendre bien longtemps pour que je sois engloutie par l’univers. Dès les premières lignes j’ai été fascinée par le monde créé par Victoria. Comment ne pas l’être ? Tout nous est dépeint avec une telle justesse ! La misère nous fait froid dans le dos, l’ombre de la mort est partout, pesante et angoissante. Tout est sombre comme j’aime ! Là où vit Mare, c’est dur, brutal, violent, percutant. Impossible de rester impassible face à ça.

Bon venons-en maintenant à la chose qui fait aussi de ce roman un coup de cœur… Comme vous le savez, pour moi les personnages sont aussi importants que l’univers et l’écriture réunis. Sans ça, il me manque quelque chose et la lecture ne peut pas être parfaite, ce n’est pas concevable. Alors je voulais réellement des personnages accrocheurs dans Red Queen. Et je les ai eus ! Mare est flamboyante ! Je l’ai adoré dès les premières lignes. Son caractère courageux et tenace, ses doutes qui l’assaillent, ses erreurs tellement humaines… Mare a su me surprendre, m’étonner, me faire rire et m’émouvoir. Mare fait partie de ses personnages avec une personnalité tellement riche qu’on ne peut pas s’empêcher que de l’admirer. Et puis zut ! Ça fait tellement plaisir les personnages qui font des erreurs et qui s’en prennent plein la tronche ! (Désolée Mare, je t’adore mais c’était vraiment trop bon et nécessaire de te faire souffrir comme ça ♥)

En ce qui concerne les autres personnages et bien, grosse claque de ce côté-là aussi ! Les deux princes Argents sont vraiment intrigants et intéressants à suivre. Cal fait assez froid dans le dos, mais en même temps on le sent bien plus complexe que ça. J’ai totalement adhéré à ce personnage (j’essaie de me contenir et de ne pas hurler mon enthousiasme). Maven n’est pas en reste avec une personnalité plus douce mais un fond tout aussi intéressant. Mon cœur balance vraiment entre les deux, mais on va dire que Maven l’emporte d’un grain de poussière parce que même si j’adore Cal Maven m’intrigue davantage encore. Les autres personnages secondaires sont tout aussi captivants et j’ai vraiment hâte de voir comment certains vont évoluer.

L’écriture de l’auteure est entrainante. Je trépignais sans cesse d’impatience de me replonger dans Red Queen ! On n’oublie très vite les chapitres, la seule chose qui nous préoccupe c’est lire sans s’arrêter ! L’écriture est fluide, percutante et nous renvoie parfaitement toute la lourdeur pesante de l’univers. Avoir écrit ce roman à la première personne est une très bonne chose également, le personnage de Mare n’en est que plus touchant encore. J’ai été absorbée par ses états d’âme et tout le reste. Les mots sont touchants et saisissants, just perfect !

Ce qui m’a frappé après coup, c’est la stabilité de l’histoire et de l’intrigue. Aucune faille, aucune zone d’ombre. L’intrigue est étonnement bien ficelée et ça faisait longtemps que je n’avais pas vu un roman aussi bien « organisé ». Et puis, j’avoue qu’on avance souvent à tâtons tout au long du roman. Je défie quiconque qui ose dire que le roman est prévisible ! Souvent, à mon plus grand désarroi, j’arrive à deviner certaines ficelles de l’intrigue et à prévoir des événements censés être imprévisibles, mais là… Rien ! Je n’ai absolument rien vu venir ! Je me suis prise une grande claque sur une joue, et j’ai même tendu volontairement la deuxième parce que là vraiment l’auteure m’a bien eue ! Et j’ai franchement apprécié que Victoria prenne son temps pour le final. Si certains sont généralement trop rapides, là on sent qu’il y a trop d’enjeux pour que ça soit bâclé en dix pages à peine. Non, elle pousse le potentiel de son roman jusqu’à l’extrême, jusqu’à la quasi perfection. Je suis tellement heureuse de ce final vraiment saisissant, qui tord les tripes et qui est insoupçonnable. J’ai vraiment hâte que sorte le tome 2. Comment vais-je bien pouvoir tenir un an ?

Bilan: Gros coup de cœur pour des personnages fabuleux, une écriture poignante et juste, un univers fascinant et une intrigue surprenante et imprévisible! Je souhaite à Red Queen tout le succès qu’il mérite! 😀

Note: 9.5/10

Uglies, tome 1, de Scott Westerfeld

Résumé: Tally aura bientôt 16 ans. Comme toutes les filles de son âge, elle s’apprête à subir l’opération chirurgicale de passage pour quitter le monde des Uglies et intégrer la caste des Pretties. Dans ce futur paradis promis par les Autorités, Tally n’aura plus qu’une préoccupation, s’amuser… Mais la veille de son anniversaire, Tally se fait une nouvelle amie qui l’entraîne dans le monde des rebelles. Là-bas, elle découvre que la beauté parfaite et le bonheur absolu cachent plus qu’un secret d’État : une manipulation. Que va-t-elle choisir? Devenir rebelle et rester laide à vie, ou succomber à la perfection?

Mon avis: Le résumé d’Uglies m’intriguait beaucoup, et j’avais vraiment envie de lire ce roman. Mais voilà, il est tombé en pleine période de révision, alors je n’étais pas vraiment à fond dedans… En plus j’ai rapidement vu que lui et moi, ce ne serait pas une grande histoire d’amour…

Tally, bientôt 16 ans, n’a qu’une préoccupation et qu’une hâte : devenir une Pretty et laisser derrière elle son passé de Ugly. Dans cette société où être beau signifie être méritant, fort et supérieur, l’opération destinée à rendre les jeunes de 16 ans « Pretty » est obligatoire. Alors que Tally n’avait aucun doute sur ce qu’allait être son avenir déjà tout tracé, elle rencontre Shay, une ugly de son âge qui lui met en tête de nouvelles idées. Et si les transformer en Pretties n’était en réalité qu’un moyen de davantage les manipuler ? Et si Tally pouvait enfin choisir ce qu’elle veut devenir vraiment?

Si j’ai rapidement vu que ce roman et moi ça n’allait pas coller, c’est tout d’abord à cause des personnages que j’ai relativement détestés. Je les ai trouvés plats, mornes et sans intérêt. Ils sont tous superficiels, ennuyants au possible et ils manquent cruellement de personnalité. Tally m’a exaspérée du début à la fin, je l’ai trouvé tellement puérile par moment ! Shay m’a bien gonflée elle aussi… Autant vous dire que peu de personnages ont trouvé grâce à mes yeux dans Uglies… David m’a légèrement interpellée au départ, pour au final me laisser retourner dans ma lassitude la plus totale. La relation Tally/David est sans surprise et pas passionnante pour un sou…

J’attendais aussi énormément de l’univers. Cette société, qui au final nous rappelle la nôtre avec la place que tient l’apparence, n’a pas été dépeinte comme je me l’imaginais. Peut-être est-ce aussi à cause du profond ennui que j’ai ressenti dès les premiers chapitres. Rien ne se passe pendant un long (troooop long) moment, on s’ennuie et on nous force à assister à des événements barbants et sans intérêt pour l’histoire ou pour les personnages (excuse-moi, mais les parties de skates volants, on s’en moque un peu…). J’ai donc décroché dès le début pour au final ne plus pouvoir m’y intéresser de nouveau, dommage car il y avait là un gros potentiel à exploiter ! Et ces passages à vide et sans action sont revenus à mon plus grand désarroi trop souvent…

L’écriture est assez basique et se laisse lire, on ne peut pas le nier. En plus les chapitres assez courts s’enchaînent rapidement. Cependant, j’ai trouvé que l’auteur se répétait beaucoup. Ces répétitions sont assez agaçantes, et cassent le rythme déjà pas folichon du roman. Bref, ennui assuré ! Ceci dit, la fin relève un peu le niveau et a su me surprendre un peu. Mais ce n’est malheureusement pas suffisant pour que je continue cette saga. Dommage j’en attendais beaucoup…

Vous l’aurez compris, je ne vous recommande pas ce roman, surtout si vous êtes habitués aux dystopies comme moi, celle-ci vous paraîtra bien fade et mal structurée. Cependant je vous invite à aller lire d’autres chroniques de ce roman, puisque certains ont adoré ! 😉

Bilan: Déception! Trop de longueurs, des personnages barbants et un potentiel trop mal exploité… Je ne lirai pas la suite.

Note: 4/10

The Book of Ivy, tome 1, d’Amy Engel

Résumé: Voilà cinquante ans qu’une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d’une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d’Amérique s’est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd’hui, les fils et les filles des adversaires d’autrefois sont contraints de s’épouser, chaque année, lors d’une cérémonie censée assurer l’unité du peuple. J’ai seize ans cette année, et mon tour est venu. Je m’appelle Ivy Westfall, et je n’ai qu’une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu’on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…
Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.

Mon avis: The Book of Ivy fait partie des sorties que j’attendais avec le plus d’impatience, et je dois dire que les éditions Lumen ne m’ont une nouvelle fois pas déçue, faisant de ce roman l’un des meilleurs de leur catalogue !

Alors que les Lattimer sortaient vainqueurs de la longue bataille qui les opposaient aux Westfall, ils régissent désormais la ville dans son intégralité et ont mis en place un système idéal de survie : les mariages forcés dès 16 ans, entre ceux qui viennent du côté de la ville du Président Lattimer et ceux qui viennent de l’autre côté, celui des perdants. Ces mariages ont pour but de calmer l’animosité entre les deux clans et de perpétuer la vie. Alors qu’Ivy, à tout juste 16 ans, est destinée à épouser Bishop, le fils du Président, elle se prépare à commettre ce pourquoi elle s’est préparée toute sa vie : l’éliminer pour que son père, qui n’est d’autre que le chef des Westfall, puisse s’emparer du pouvoir qui lui revient de droit. Mais Ivy sera-t-elle à la hauteur ? Et si ce qu’elle découvrait la faisait changer d’avis ?

Le schéma de l’histoire est, il faut le reconnaître, somme toute très classique et sans chichi. L’univers nous est expliqué en quelques pages, on saisit tout très vite. Cependant le manque de complexité n’est pas un problème du tout, puisque la lecture n’en est que plus détente. J’ai vraiment eu plaisir à me plonger dans ce roman sans devoir chercher midi à quatorze heure et à me torturer l’esprit sur un univers trop compliqué. Franchement, The Book of Ivy est une véritable bouffée d’air frais ! J’avais sans cesse en tête ce roman, et l’idée de me replonger dedans me procurait à chaque fois une grande joie puisque je savais que j’allais vivre un moment très agréable et sans pression.

Ce qui m’a ensuite enchantée, ce sont les personnages, enfin surtout Ivy et Bishop. Ivy, je l’ai aimée dès les premières pages. J’ai adoré sa fragilité, ses doutes et au final le fait qu’elle soit moins solide et sûre d’elle que ce que la quatrième de couverture nous promettait est délectable. J’ai été assez surprise de la voir douter si vite, mais au final j’en suis satisfaite. La voir évoluer au fil des pages, se poser des questions, la voir se rebeller et lutter pour ce qu’elle croit juste, a vraiment rendu le personnage intéressant et plus complexe qu’il n’y paraît. Bishop, quant à lui, m’a littéralement fait fondre. J’ai A-DO-RE ce personnage ! Sa personnalité, ce qu’il fait, comment il est avec sa famille, comment il agit avec Ivy… TOUT ! Je ne vous en dis pas plus, histoire de vous laisser la surprise de le découvrir par vous-mêmes 😉

Bon, en ce qui concerne les personnages secondaires, je ne vais briser le cœur à personne en disant que je ne les ai pas appréciés du tout ! Enfin, ce n’est pas tout à fait ça… Ils sont détestables, et ceux qui ne le sont pas nous font rapidement douter de leur sincérité et de leur bonne foi, mais ceci dit ces personnages exécrables servent parfaitement bien le récit. Ils rajoutent énormément de piquant à l’histoire et l’évolution entre les deux personnages principaux.

La relation entre Ivy et Bishop est vraiment captivante. (Je suis bien heureuse qu’il n’y ait pas de triangle amoureux pour une fois, ça aurait royalement tout gâché et été de trop). Je ne souhaite pas non plus vous spoiler sur ça, mais tout ce que je peux dire c’est que j’ai très vite adhéré à ce duo explosif et attendrissant à la fois !

L’écriture de l’auteure est simple, mais agréable. Pas de chichi de ce côté-là non plus, mais le fait d’employer la première personne était un choix judicieux. L’utilisation de la troisième personne aurait sans doute placé un obstacle entre les pensées d’Ivy (que l’on est les seuls à connaitre au final) et nous. J’ai trouvé que les pages se tournaient extrêmement vite, et je reconnais être rapidement devenue accro à ce livre…

En ce qui concerne l’histoire, l’intrigue et l’action, bref tout ce qui fait qu’on vibre et qu’on accroche à un roman, et bien, rien à redire de côté-là. La trame de fond est assez classique et simple, mais j’ai malgré tout adhéré à la société créée par Amy Engel. L’action se fait discrète et subtile, mais au final il n’y en a pas réellement besoin. Le suspense et l’ambiance pesante suffisent à nous rendre addict ! Maintenant, quelques mots (sans spoiler naturellement !) sur la fin dont tout le monde parlait… Du coup je m’attendais forcément à quelque chose d’énorme, d’horrible et à pleurer toutes les larmes de mon corps… Bon vu que je m’y attendais un peu, je n’ai pas été aussi déchirée et brisée que la plupart. Ceci dit, gros moment de surprise et ce cliffhanger me laisse sur le derrière ! Un peu plus d’an pour attendre la suite… Cela va-t-il être possible ?!

Je tiens à féliciter le(s) dessinateur(s) de la couverture, qui a réussi à en faire une bien plus belle que l’originale ! Ceci dit, je ne comprends pas le choix de faire une robe blanche à Ivy… M’enfin bon… Et si ma sœur était restée perplexe face au titre du roman, je trouve au contraire la signification plutôt jolie quand on fait le rapprochement avec une phrase qu’un personnage dit à Ivy. J’ai trouvé ça plutôt bien trouvé de donner un tel titre à ce livre du coup 😉

Bilan : Malgré une trame et un univers assez classique, The Book Of Ivy m’a envoûtée ! J’ai hâte de lire la suite et de retrouver nos deux héros après ce retournement de situation plus que surprenant !

Note : 8.5

Les Chemins de Poussière, tome 3: Etoile Rebelle, de Moira Young

Mon avis: J’attendais ce dernier tome avec une grande impatience car il me tardait vraiment de connaître la conclusion qu’allait donner l’auteure à cette merveilleuse trilogie qui m’a ravie dès le début. Et honnêtement, j’avais un peu peur d’être déçue car les premiers avis qui tombaient sur la blogo anglo-saxonne étaient franchement mitigés. Mais finalement, je suis bien loin d’être déçue! J’ai adoré cette conclusion ♥

Alors que tout le monde croit Jack mort, Saba sait quant à elle qu’il est toujours en vie puisqu’ils communiquent par messages et s’échangent des informations lors de leurs brèves rencontres. Alors que les Aigles Libres et le groupe des bandits ont été décimés par DeMalo et ses Tontons, le groupe de Saba est de plus en plus restreint. Néanmoins ils comptent bien tous tout faire pour faire tomber DeMalo et le Nouvel Eden avec. Mais ils ignorent tous à quel point Saba est impliquée dans toute cette histoire avec DeMalo…

Le style m’a encore une fois fait l’effet d’une claque. L’absence de ponctuation pour les dialogues et les phrases disloquées grammaticalement ne m’ont parue qu’encore plus justifiées. En effet, tout dans la tête de Saba est confu, perturbé et part complétement en vrille. J’ai adoré le fait que l’écriture soit le refet du monde dystopique à la dérive et de la personnalité ravagée de Saba. Le style d’écriture ne m’a absolument pas gênée dans ma lecture, et ce dès le premier tome. Je comprends que certains aient pû être déstabilisés au départ par l’absence de tiret pour les dialogues, le fait qu’ils se mélangent au récit mais vu que c’est Saba qui conte son histoire, ceci est entièrement approprié. Je suis sans cesse à la recherche d’originalité dans l’écriture quand je lis un livre et j’ai trouvé en Les Chemins de Poussière quelque chose que je n’avais encore jamais trouvé ailleurs. J’aime quand les auteurs nous rappellent qu’il n’y a pas que l’histoire qui peut nous faire vibrer mais que les mots ont un pouvoir tout aussi grand pour ça.

Maintenant venons-en aux personnages… Saba est encore une fois magistrale. Je suis fan de cette héroïne depuis le début. Il émane d’elle une telle force, une telle rage aussi parfois, avec elle possède une immense félure qui me touche. Ce personnage est davantage bourré de défauts que de qualités. Saba fait souvent les mauvais choix et j’ai véritablement adoré ce personnage imparfait. Les autres personnages sont eux aussi vraiment bien dépeints. Molly est extrêmement touchante, Lugh m’a davantage plû que dans le tome 2, Cendre et Creed sont un peu plus effacés mais ils apportent aussi leur pierre à l’édifice. Slim est toujours aussi improbable et attachant à la fois, Tommo qui me fait fondre royalement, Emmi me plait toujours autant même si je pense que l’auteure n’a pas été au bout de son personnage…

En ce qui concerne les deux protagonistes masculins principaux, Jack fait aussi partie des personnages qui sortent du lot. Je ne sais pas dans quel moule il a été fait tant sa personnalité est complexe, changeante… J’ai adoré ce personnage en demi-teinte qui m’en aura fait voir de toutes les couleurs, je ne suis pas prête de l’oublier. DeMalo est aussi un « méchant » différent de tous ceux qu’on a pu rencontrer. On sent que ses intentions sont louables et que c’est la manière dont il s’y prend qui n’est pas la bonne. Ceci dit il joue sur plusieurs tableaux et même à la fin il demeure un mystère pour moi. La romance, discrète et non centrale, m’a beaucoup plu pour différentes raisons que je préfère pas exposer ici sinon ce serait vous spoiler!

L’univers de Moira est vraiment subjuguant et je suis vraiment fan de tout ce qu’elle a réussi à créer autour du monde de Saba. Je l’ai trouvé vraiment très bien décrit et l’auteure nous fournit beaucoup d’éléments pour sa compréhension. Si certaines choses, notamment sur l’époque des Déstructeurs, restent floues, le reste est absolument exploité jusque dans les moindres détails.

Dans Etoile Rebelle, l’action est assez lente à venir. La première partie du roman est plutôt calme, on sent que l’auteure prépare la terrain pour un final explosif. C’est vrai que j’aurais aimé entrer dans le vif de l’action plus vite que cela, mais au final le rythme s’explique par la tactique adoptée par Saba. Ceci dit, plus les pages tournent, plus le suspense monte. On sait que le final va être grandiose et on l’attend avec impatience! Tout d’abord sur cette fin, je tire mon chapeau à l’auteure qui nous a bien bernés sur certaines révélations que je n’avais pas vu venir du tout! Enfin, je la remercie de nous offrir une fin qui sort des sentiers battus. Quel plaisir et quel délice! Si beaucoup regrettent cette conclusion, je la trouve quant à moi très appropriée au reste de la saga (même si j’ai pleuré à chaudes larmes, je l’avoue…)

Pour conclure de façon générale, je dirais que cette trilogie vaut vraiment le détour, notamment à cause de cette écriture unique et percutante, de la quasi anti-héroïne Saba qui est flamboyante et de l’univers dystopique original qui change de tout ce qu’on a pu lire. J’ai hâte de relire Moira Young!

Bilan: Un dernier tome qui clôt de façon parfaite une trilogie qui restera longtemps dans ma mémoire…

Note: 9/10

Les Fragmentés, tome 1, de Neal Shusterman

Résumé: Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d’être signée. Elle stipule que l’on peut « fragmenter » un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à « résilier » un enfant rétroactivement sans y mettre techniquement fin. Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu’ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés.
Thriller d’anticipation original et rythmé, ce roman initiatique de Neal Shusterman propose une réflexion intelligente sur l’indépendance et la quête de soi.

Mon avis: Cela faisait un moment que Les Fragmentés me trottaient dans la tête et l’offrir à ma sœur pour Noël m’a paru tout naturel. Comme elle a beaucoup aimé ce premier tome, elle a encore plus aiguisé ma curiosité! Et voilà comment j’en suis arrivée à dévorer Les Fragmentés morceau par morceau (bon ok, ce jeu de mots est de très mauvais goût!)

Depuis la ratification de la Charte de la Vie interdisant d’attenter à la vie de tout enfant, la Fragmentation est apparue comme la meilleure solution. C’est un procédé par lequel les parents peuvent « fragmenter » leur enfant une fois qu’il a atteint l’âge minimal de 13 ans. Ce dernier est donc envoyé dans un centre de collecte qui a pour but de récupérer absolument toutes les parties de son corps en vue de greffes futures. Ainsi l’enfant ne meure jamais, il continue à vivre sous une autre forme bien plus utile, selon eux. C’est à ce destin que sont voués Connor, un jeune homme dont les parents ont signé l’acte de fragmentation pour mettre fin à son comportement rebelle et difficile, Risa, une orpheline dont l’excellent talent de pianiste ne pourra jamais aller au-delà selon le directeur de l’établissement, et Lev, un « décimé » qui accepte son sort depuis sa naissance en raison de sa religion.

Les personnages sont vraiment une grande claque dans ce roman. Comment ne pas trouver le sort qu’on leur réserve injuste et sans pitié? Connor m’a vraiment beaucoup plu, j’ai adoré son tempérament mais surtout son évolution flagrante tout au long du livre. On a souvent l’impression que les adolescents se comportent comme des adultes dans certains romans, pourtant ici Connor se comporte comme un garçon de 16 ans et c’est vraiment jouissif de voir autant de vérité en lui. Je me suis prise d’amitié aussi pour Risa, qui n’a rien des héroïnes gnangnantes qu’on pourrait parfois trouver dans certaines dystopies. Son caractère a quelque chose d’à la fois rebelle et puissant mais en même temps d’assez doux et prévenant. Le plus jeune des trois, Lev est sans aucun doute le personnage le plus complexe et inattendu du roman. Ce petit gosse de riche suffisant est sans conteste celui qui a le plus évolué. Sa personnalité est vraiment particulière et dénote vraiment du reste. Je suis contente d’avoir rencontré ce personnage dans les Fragmentés, ce roman avec un sujet aussi fort méritait au moins un personne de cette trempe.

Si l’auteur a réussi avec brio son coup en ce qui concerne les trois personnages principaux, je lui tire mon chapeau bas pour les personnages secondaires. En effet dans certains romans, ce sont souvent eux qui manquent, qui sont les moins développés… Mais ici, wouah! Neal Shusterman m’a vraiment subjugué avec sa capacité à nous faire aimer des personnages pas faciles, ou du moins à nous faire nous intéresser à eux.

En ce qui concerne l’univers créé par l’auteur, je dois reconnaître qu’en dépit du fond classique des dystopies, son monde est vraiment original. J’ai adoré comment il avait dépeint cette société terriblement révoltante ! On apprend petit à petit ce qu’est la Fragmentation, mais également d’autres phénomènes comme les Claqueurs ou encore les Rejetés. Cette société, tellement injuste, nous bouscule véritablement et nous amène même à nous poser de grandes questions sur notre propre société. (Comme dit l’auteur dans ses remerciements, la fiction n’est finalement pas si éloignée de la réalité…) Je tire mon chapeau une seconde fois à l’auteur qui a écrit une scène que j’attendais tant. Au final, cette scène a surpassé mes attentes et j’ai trouvé la manière dont l’auteur l’avait rédigée extrêmement intelligente (et vomitive!).

L’écriture est très fluide et agréable. J’ai adoré les chapitres courts qui s’enchaînent à une vitesse hallucinantes et avec une immense facilité. Cela est dû à l’alternance des points de vue entre les trois personnages principaux qui est extrêmement bien mené. J’ai aussi apprécié le fait que Neal Shusterman dédie quelques-unes de ses pages à des points de vue secondaires et parfois même généraux (comme par exemple tout un groupe de personnes). Cela nous donne une vision encore plus grande de la chose.

Si le début est assez calme avec un point de vue plus restreint, la suite s’accélère et nous offre de beaux moments d’action et de frayeur. J’ai eu un faible pour la seconde partie plus rythmée et toute en tension, mais j’ai quand même adoré la première qui pose les bases de l’intrigue avec finesse. La fin est vraiment parfaite, assez pour nous donner envie de lire la suite, mais pas trop quand même. La nouvelle en complément à la fin est prenante et quasiment indispensable à mes yeux ! Elle comble en effet un certain mystère qui était évoqué dans le livre et connaître la vérité est un plaisir.

 Bilan : Une dystopie qui sort du lot, un roman avec de jeunes ados mais pour un public plus Young Adult au final. A lire pour les questions soulevées par l’auteur, la société vraiment perverse et déviante et les personnages très bien travaillés (et cette fameuse scène qui remue les tripes).

 Note : 8.5/10

 

Frozen, tome 1, de Melissa de la Cruz & Michael Johnston

Résumé: La couverture de Nat est grillée. Bientôt, tout le monde saura qu’elle fait partie des « marqués ». Le casino, où elle officie comme croupière, va découvrir qu’elle a volé des jetons… Sans aucun scrupule, elle fait accuser quelqu’un d’autre à sa place : un dénommé Wes qui a beau être joli garçon, n’en demeure pas moins arrogant. Nat, elle, a déjà détourné le regard : elle a assez d’argent pour quitter cet infâme New Vegas plongé dans l’ère glaciaire, et rejoindre le Bleu, là où l’air est pur et la mer azure. Là où des renégats comme elle peuvent vivre en paix. Il suffit juste de payer grassement un mercenaire. Mais le passeur, ô surprise, n’est autre que Wes… Après tout, se dit Wes, un voyage dangereux en compagnie d’une jolie fille ne se refuse pas…

Mon avis: J’ai tout de suite été attirée par Frozen. Sa couverture (oui je sais c’est mal, on ne juge pas un roman par son esthétique) m’a immédiatement séduite et le résumé m’a intriguée. Pourtant les avis qui tombaient étaient plutôt mitigés… Cependant je n’ai pas résister bien longtemps avant de me faire mon propre avis! Et finalement, c’est assez paradoxal, voyez par vous même…

Alors que la Terre est plongée depuis plusieurs décennies dans une terrible ère glacière, d’étranges « spécimens » ont commencé à voir le jour, et notamment les Marqués, dotés de pouvoirs qui effraient les populations et les gouvernements. Nat fait partie d’entre eux, et alors qu’elle est traquée sans relâche comme les autres de son espèce, elle trouve refuge à New Vegas dans un casino où elle officie comme croupière. Mais le danger est de plus en plus grand et la jeune femme ne voit plus qu’une seule solution: faire confiance à un groupe de mercenaires menés par l’arrogant Wes pour l’escorter vers le Bleu, cette terre miraculée mais dont l’existence demeure incertaine…

Les personnages ont réussi très rapidement à me plaire. Nat est une jeune femme vraiment particulière. J’ai aimé son côté manipulateur, mais dans le fond elle éprouve quelques légers remords face à ses actes et son comportement. C’est un personnage plus profond que ce qu’on pourrait penser au départ, et son passé qui nous est dévoilé petit à petit nous fait voir Nat sous un tout autre angle. Wes est lui aussi un personnage vraiment sympathique à suivre. Son côté taquin, éternel dragueur et même un peu hautain est vraiment comique mais on se rend vite compte que quelque chose se cache sous cette solide carapace. Ceci dit, pour des personnages principaux on pourrait regretter leur manque d’approfondissement. Mais c’est justement ça qui fait tout le paradoxe du roman: leur personnalité n’est pas exploitée jusqu’au bout, on est frustré et dans un sens on pourrait ne pas s’attacher à eux en raison de touts ces défauts et ces inachevés mais je n’ai quand même pas pu m’empêcher que de les aimer!

Les personnages secondaires sont quant à eux encore moins exploités que les deux protagonistes récurrents mais ils restent malgré tout bien sympas, et je pense notamment à Shakes, le second de Wes qui est également comme un frère pour lui. Je pense qu’il y a moyen de faire quelque chose de vraiment bien avec toute cette belle brochette de personnages, j’attends de voir la suite!

En ce qui concerne la relation entre Wes et Nat, il y aurait de quoi s’arracher les cheveux par touffes entières. Beaucoup ont reproché le côté trop ambiguë de leur relation, leur lien vraiment… Hum frustrant, il n’y a pas d’autres mots. Pour ma part j’ai quand même succombé à toute cette tension, à ce véritable jeu du chat et de la souris. J’étais sans cesse frustrée mais en même temps, les auteurs mettent tant de piment entre eux!

Venons-en maintenant à l’univers, l’intrigue et toutes ces petites choses… Et bien l’univers est très complexe, j’entends par là qu’il est composé de beaucoup, mais vraiment beaucoup, d’éléments nouveaux pour nous. Malheureusement Melissa de la Cruz et son mari n’ont pas développé l’univers. Pour moi ils sont restés en surface, se contentant de nous exposer rapidement les faits et basta! Néanmoins, j’ai été happée par l’univers, il n’y a pas à dire. Les auteurs nous offrent un monde qui mêle dystopie et fantasy de façon véritablement fascinante. Bon j’ai très vite compris que je devrais me contenter du minimum, donc j’ai profité du peu qu’on m’offrait, et ce petit peu était vraiment succulent. J’espère donc que la suite développera tous ces petites choses qui ont été ici survolées.

Le livre se laisse lire tout seul, bien que je n’ai pas trouvé l’écriture transcendante. Elle est vraiment simpliste (je reconnais bien là le style de Melissa) mais elle va droit au but. Ce qui nous entraine dans une spirale d’addiction ce sont davantage les événements vraiment prenants et qui font vivre (un véritable enfer) hum hum périple à nos héros. La fin subit différents cliffhangers, vraiment impressionnants (mon petit cœur a failli lâcher prise lors d’un passage tès émouvant) et même si la fin est, n’ayons pas peur des mots, totalement « what the fuck?! », elle me donne très envie de découvrir la suite…

Bilan: De grosses imperfections, une écriture simpliste, un univers intéressant mais très peu développé… J’ai dû tomber sur la tête car malgré tout ça, j’ai adoré ma lecture du début à la fin!

Note: 8.5/10

Boys Out!, de Rawia Arroum

Résumé: Depuis l’Éradication, le monde est gouverné par les femmes et pour les femmes uniquement. Les hommes n’ont plus le droit de cité. Tous sont bannis, ou bien traqués et placés en détention pour assurer leur seule fonction : la reproduction. Ensuite, systématiquement, ils sont éliminés. Comme toutes les jeunes filles de son âge, Lyra s’entraîne dur pour être capable d’affronter et de maîtriser les mâles qui rôdent encore. Jusqu’au jour où elle doit rencontrer un homme pour procréer à son tour…

Mon avis : Ce roman m’a tout de suite attiré, en dépit de sa couverture et de son titre qui ne lui rendent pas hommage du tout, puisqu’ils donnent l’impression de se retrouver face à un chick lit. Par contre le résumé est plutôt alléchant et le fait que ce roman fasse partie du Tremplin Black Moon m’a mis l’eau à la bouche ! Et je dois avouer que cette lecture a été très agréable, bien que pas transcendante non plus.

Lyra vit dans un monde de femmes, gouvernées par des femmes pour servir des femmes. Les hommes y sont chassés sans répit, emprisonnés puis éliminés après qu’ils aient été utilisés pour la procréation. Alors que Lyra est excitée à chacune de ses sorties qui, pour elle comme pour tant d’autres, sont synonymes de capture de ces déchets, elle voit approcher à grands pas ses dix-huit ans. Et elle le sait : la société l’obligera à procréer avec un homme…

J’ai été rapidement convaincue par l’univers élaboré avec soin par Rawia Arroum. Cette dystopie sort malgré tout du lot des innombrables du genre, de par son originalité. Cette société uniquement féminine est convaincante, dans le sens où tout cela nous paraît vraisemblable. L’endoctrinement est poussé à l’excès, et honnêtement certains passages et certaines pensées font froid dans le dos… Je suis loin d’être une féministe invétérée mais j’ai pris grand plaisir à lire ce roman et ces brillantes idées qui m’ont fait voyager dans un autre monde et m’ont fait me poser des questions.

Les personnages m’ont un peu moins convaincue. Attention, l’héroïne est vraiment superbe ! J’ai adoré la voir empêtrée dans son endoctrinement, sourde et muette aux choses pourtant si évidentes pour nous. Pendant longtemps, elle a des réactions et des pensées vraiment exécrables et ceci m’a plu. Je ne cherchais absolument pas une héroïne toute rose ! Lyra remplit à merveille sa fonction et j’ai adoré suivre l’avancée du récit à ses côtés. Loan (le fameux garçon rencontré par la jeune fille) est très intéressant, et m’a souvent fait sourire. Néanmoins, je suis frustrée car j’aurais voulu en apprendre davantage sur lui. Au final, il demeure toujours aussi mystérieux et c’est un peu rageant !

Pour les personnages secondaires, c’est la même chose. On a droit à des personnages singuliers comme Yas ou Alex, ou bien encore la mère de Lyra mais malheureusement ils ne sont pas assez fouillés et on reste sur notre faim de ce côté-là… J’aurais voulu en apprendre plus sur eux, sur leur passé, le pourquoi du comment… Disons qu’ils sont trop survolés, dommage !

Le style d’écriture est, pour tout vous dire, très plaisant. On entre dans le récit avec une facilité déconcertante et on s’y sent comme chez soi ! Le fait que le récit soit à la première personne nous permet de mieux nous immerger dans le quotidien de ces femmes qui pensent que les hommes ne sont que des détritus de la nature bonnes pour la mort. On arrive à saisir davantage ce qui pousse Lyra à penser ainsi et la voir évoluer petit à petit tout au long du roman est fantastique ! J’avoue avoir une préférence pour la première partie à couper le souffle. Durant toute la première moitié, mon cœur se serrait face à ces enjeux si importants, et j’avais réellement peur tout en étant aussi excitée que Lyra ! Les émotions nous sont transmises de façon vraie et je suis donc passée par toute une palette de sensations contradictoires qui font du bien.

Ensuite, j’ai été légèrement déçue. Enfin, juste un petit peu ! Disons que la première moitié avait été d’une grande qualité et que la seconde m’a paru un peu plus fouillis. Malheureusement j’ai trouvé que l’auteure précipitait un peu les choses sur tous les domaines (romance, intrigue principale…) Les révélations nous tombent dessus d’un coup, sans finesse et on est un peu perturbé par cette avalanche d’informations qui tombent comme un cheveu dans la soupe… J’aurais aimé plus de développement car là encore on sent un grand potentiel et de bonnes idées. Maintenant, parlons un peu de la fin… J’avais remarqué qu’elle partageait beaucoup parmi les lecteurs. Certains enragent de ne pas avoir de suite, d’autres crient à la déception et quelques-uns seulement s’en contentent. Je dirais que je suis à la fois dans deux catégories : j’enrage car je regrette que tout aille trop vite ! C’est à mon plus grand regret bien trop précipité ! Mais d’un autre côté je m’en contente. La fin est ce qu’elle est, elle est à prendre comme ça, point final. Elle est assez ouverte mais je n’envisage pas de tome 2. Pour moi, l’histoire de Lyra est close malgré quelques zones d’ombre demeurant pour les personnages de Loan et des autres, une fin pas assez poussée qui nous laisse avec des questions en tête…

Bilan : Un bilan positif, avec une addiction certaine pour la première moitié du roman, un attachement rapide au personnage principal et une écriture enchanteresse. On déplore juste la fin en eau de boudin et le manque d’approfondissement de certains personnages, mais bon je vous recommande tout de même ce roman qui nous fait passer un bon moment !

Note : 7.5/10

Dualed, tome 2: Divided, d’Elsie Chapman

Résumé : West Grayer en a terminé avec sa vie de tueuse à gages. Elle a vaincu son double, sa jumelle génétique élevée dans une autre famille, et prouvé qu’elle avait droit à un futur dans la ville fortifiée de Kersh. Déterminée à oublier cette effroyable épreuve, elle est prête, désormais, à mettre le passé derrière elle. Mais le Conseil, l’instance dirigeante de la cité, ne l’entend pas de cette oreille. Ils cherchent à la convaincre de reprendre du service, de tuer de nouveau. En échange ? Une offre incroyable, presque impossible à refuser… West va-t-elle accepter de replonger en enfer, quitte à risquer tout ce qu’elle a, une fois de plus ? Quand elle découvre que parmi ses cibles se trouve un des fantômes de son passé, la jeune fille comprend que la situation est en train de lui échapper. Le Conseil ment : si elle veut survivre, elle va devoir affronter les douleurs enfouies de son histoire personnelle. Jusqu’où iront les autorités pour préserver leurs secrets ? Et West, pour sauver ceux qu’elle aime ? Le chasseur est désormais la proie !

Mon avis : Tout d’abord, je tiens à remercier grandement les éditions Lumen et Livraddict pour ce merveilleux partenariat ! Merci encore de leur confiance et de m’avoir permis de lire ce tome 2 qui est on-ne-peut-plus explosif !

Alors que West croyait enfin pouvoir vivre paisiblement sous son statut d’Accompli avec son petit ami Chord après avoir éliminé son Alt, c’était sans compter ses vieux démons. En effet, elle fait cauchemar sur cauchemar et elle ne peut oublier les meurtres qu’elle a commis durant sa période de Chasseuse. Alors qu’elle tente de remonter la pente difficilement, voilà que le Conseil, l’instance la plus puissante de Kersh, la convoque et lui propose un odieux marché : tuer pour eux en échange de quelque chose que West ne peut bien évidement pas refuser. Mais que lui veut réellement le Conseil ? Pourquoi ses cibles doivent-elles être à tout prix éliminer ?

Si j’avais aimé le tome 1, néanmoins j’étais sceptique et intriguée lorsque j’avais vu qu’il y avait un tome 2. En effet, la fin était plutôt une bonne conclusion, bien qu’un peu rapide, et je ne voyais absolument pas ce que l’auteure aurait pu apporter de plus. Mais elle nous a apporté CA ! Un tome 2 encore meilleur que le premier et nécessaire même ! Si le premier opus était davantage centré sur l’héroïne et sa mission, celui-ci cible plus particulièrement l’univers pour notre plus grand plaisir. En effet, si on déplorait le manque d’explications à propos de la création de Kersh et du reste, ici on est comblé car on nous raconte enfin tout ! J’ai littéralement été passionnée par toutes ces découvertes, tout s’emboite à merveille… Voilà pourquoi je disais que le tome 2 est au final indispensable au premier. On a enfin les réponses aux questions qu’on se posait tant !

Du côté des personnages, c’est toujours West qui prête sa voix au récit. Il est très agréable de retrouver cette héroïne si atypique, mais en même temps on sent très vite qu’elle a changé depuis sa mission. On la retrouve brisée, fragile et ça m’a plu ! J’ai adoré la voir douter, être perdue, détruite… Elsie Chapman met au placard les héroïnes badass et nous offre un personnage authentique et attachant à sa manière. Chord est quant à lui égal à lui-même, c’est-à-dire toujours présent et protecteur. Ce personnage est une crème !

Du côté des personnages secondaires, je les ai trouvés bien plus approfondis que dans le tome 1, ce qui m’a permis de m’attacher et de m’intéresser davantage à eux. Je pense notamment à Dyre, le chef des Chasseurs et Baer, le formateur de West. Ce fut un plaisir de les découvrir plus en profondeur !

En ce qui concerne l’écriture, j’ai trouvé le style d’Elsie Chapman encore plus fluide qu’avant. Les pages se tournent avec une facilité déconcertante et je n’ai pas trouvé les chapitres longs du tout, bien que certains fassent parfois plus de 50 pages. J’ai ressenti davantage les émotions de West dans ce tome 2, ce qui m’a fait me sentir encore plus proche d’elle. Pour ce qui est de l’action, l’auteure a mis dans son gros chaudron du suspense, des rebondissements, des frayeurs, ce qui fait qu’il n’y a pas de temps mort du tout ! On a qu’une envie, découvrir le fin mot de l’histoire tant la tension est palpable et intense. Cette dystopie sort définitivement du lot, et Dualed joue également dans la catégorie thriller.

Un petit mot en ce qui concerne le dénouement… Je l’ai trouvé bien mieux amené que dans le premier opus. L’atterrissage est plus délicat ! J’ai grandement apprécié cette fin, mais… Y aura-t-il une suite ? Je serais frustrée si la réponse était non, car l’auteure nous expose de nouveaux éléments qui nous font cruellement saliver…

Bilan : A ne pas manquer ! Si le tome 1 vous avait plu, celui-là surpassera sans aucun doute vos attentes !

Note : 9/10

Dualed, tome 1, d’Elsie Chapman

Résumé: Dans la ville fortifiée de Kersh, avant d’atteindre son vingtième anniversaire, chaque citoyen doit éliminer son Alter ego, un jumeau génétiquement identique, élevé dans une autre famille. Le compte à rebours se déclenche un beau matin, et chacun a trente petits jours pour affronter son autre moi. West Grayer est fin prête. Elle a quinze ans, et s’entraîne depuis des mois et des mois pour affronter son Alt. Survivre, c’est accéder à une vie normale, terminer ses études, avoir le droit de travailler, de se marier, de mettre au monde des enfants. Mais un grain de sable imprévu vient gripper la machine, et West se met à douter : est-elle vraiment la meilleure version d’elle-même, celle qui mérite un avenir ? Pour rester en vie, elle doit cesser de fuir… son double d’abord, mais aussi ce qu’elle ressent, et qui a le pouvoir de la détruire.

Mon avis : Ce livre, c’est toute une histoire ! D’abord j’ai eu super envie de l’avoir entre les mains au vue du synopsis alléchant et de la couverture que je trouve réussie, puis finalement les premiers avis sont tombés et le bilan est plutôt mitigé. En effet si quelques-uns ont aimé, beaucoup d’autres ont détesté. Je mettais donc résigner à ne jamais le lire, mais lorsqu’une amie me l’a offert pour mon anniversaire, je n’ai pas eu trop le choix que de lui donner une chance ! Et, ô miracle !  Elsie Chapman m’a agréablement surprise et ce roman se révèle être une bonne découverte !

Dans le monde où vit West, il y a les Accomplis, ceux qui ont prouvés leur valeur en éliminant leur Alt, un jumeau génétiquement identique à eux qui vivait dans une autre partie de Kersh, les Inaccomplis, des jeunes entre 10 et 20 ans qui n’ont pas encore eu pour mission d’éliminer leur Alt et qui vivent donc de façon précaires, puisque l’Etat ne sait pas s’ils valent la peine d’être bien nourris et logés. C’est donc dans ce monde à Kersh que vit West, une jeune Inaccomplie de 15 ans. Alors qu’il ne lui reste pour seule famille son frère aîné Luc et son meilleur ami Chord, elle sait qu’elle doit gagner au plus vite sa place dans ce monde cruel en éliminant son Alt. Pourtant elle commence rapidement à douter. Ce système n’est-il pas injuste ? Mérite-t-elle plus de vivre que son Alt ? Arrivera-t-elle jamais à tuer de ses propres mains ?

West est une héroïne pas banale. Elle fait des erreurs, (et des grosses !), qui mettent en danger elle et ses proches. Toutefois, son côté fonceur et parfois irréfléchi m’a bien plu, car on a droit à un personnage principal qui sort des sentiers battus et qui frôlerait presque l’anti-héroïsme. J’ai vraiment aimé sa personnalité, son sang-froid mais aussi ses doutes, ses craintes et sa lâcheté. Ce personnage double m’a vraiment fait frissonner par moment pour sa cruauté sans limite. Si vous aimez les héros parfaits et tendres, passez votre chemin ! Chord, le meilleur ami de West, est à l’opposé de celle-ci. Il s’inquiète pour deux et prend soin d’elle à sa place. Ses petites attentions m’ont charmée, et ce personnage foncièrement bon contraste avec West. Ce duo fonctionne à merveille !!

Les personnages secondaires sont bien plus effacés, ce qui constitue le point faible du roman, malheureusement. En effet, ils ont l’air très intéressants mais on a si peu le temps de les « analyser » qu’ils nous semblent un peu inutiles. Dommage…

L’univers développé par l’auteure reste tout de même assez classique en matière de dystopie. Toutefois, l’histoire des Alts est complexe, originale et joliment expliquée par Elsie Chapman, même si j’aurais aimé plus de détails encore (sur l’Etat, le monde extérieur…). Le rythme est assez soutenu, malgré les chapitres longs de 50 pages parfois, notamment grâce à l’action quasi omniprésente ou à l’atmosphère un peu oppressante de Dualed. On tourne les pages rapidement pour connaître le fin mot de l’histoire, que je n’ai pas trouvé si prévisible que ça contrairement à beaucoup. Certes la romance se laisse deviner dès les premières pages, mais je ne pense pas non plus que l’auteure ait voulu en faire un mystère ! Par contre l’issue du combat final, que j’attendais avec impatience, est un peu une surprise. J’ai donc tout aimé, sauf le dernier chapitre (qui fait office d’épilogue). J’ai trouvé que le rythme retombait trop vite et mal. J’ai eu l’impression d’un épilogue inutile, qui clôt le roman en eau de boudin…

Bilan : Une dystopie pas révolutionnaire dans le genre, mais qui apporte malgré tout quelques originalités. Un agréable moment à passer avec une héroïne imparfaite et sombre et le tout dans une ambiance angoissante et stressante. A lire !

Note : 8/10