Résumé : 1832. Blonde, dix-sept ans, orpheline, vit depuis toujours dans un couvent, entourée de mystères. Pourquoi les sœurs l’obligent-elles à couvrir ses cheveux d’or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes noires ? Qui sont ses parents et que leur est-il arrivé ? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ? Blonde est différente et rêve de se mettre en quête de vérité. Alors qu’elle s’enfuit du couvent pour remonter le fil du passé, elle se découvre un côté obscure, une part animale : il y a au cœur de son histoire un terrible secret.
Mon avis : Alors que le très sympathique Victor Dixen dédicaçait mon tome 3 de Phobos aux Imaginales, je n’ai pas pu résister à la tentation d’acheter le premier tome d’Animale tant celui-ci me faisait de l’œil depuis des années !
J’ai très rapidement été conquise par cette réécriture du conte de Boucle-d’Or. Je ne suis pas une grande fan de réécriture de contes, bien que j’ai adoré Les Chroniques Lunaires, de Marissa Meyer. J’ai cependant apprécié que Dixen prenne comme base un conte qui n’a jamais été réécrit jusqu’alors. Si je redoutais l’aspect « jeunesse » du roman, les premiers chapitres m’ont très vite détrompée ! Dixen nous embarque dans un univers bien sombre et glaciale, ce qui fait qu’Animale peut être lu par des jeunes lecteurs ou par des lecteurs plus murs.
Très rapidement, j’ai apprécié le personnage de Blonde. C’est une héroïne assez décalée, fragile et un peu perdue. Elle détonne énormément par rapport aux autres pensionnaires du couvent dans lequel elle réside, ce qui n’a fait qu’accentuer son étrangeté. On ressent immédiatement une grosse sympathie pour cette jeune fille qui n’a pas une vie facile. Tout au long du roman le personnage de Blonde va gagner en complexité et va s’affirmer. J’ai beaucoup aimé son évolution.
L’autre personnage marquant du roman est celui de Gabrielle. L’approche proposée par Dixen pour nous faire découvrir ce personnage est des plus originales : on ne connait la jeune femme que par le biais de lettres qu’elle a laissées, ou bien par le biais de compte-rendu ou de témoignages. Au final, Gabrielle est également l’héroïne d’Animale tant elle est aussi importante que Blonde.
Pour ce qui est des autres personnages, c’est un peu plus décevant. Aucun ne m’a paru assez développé, et on peut même dire qu’ils m’ont paru très creux. Gaspard n’est pas un protagoniste qui tient ses promesses. J’en attendais beaucoup de sa part, mais au final il se révèle être très fade. Sa relation avec Blonde est stéréotypée au possible, ennuyante mais également improbable. Plusieurs passages m’ont fait lever les yeux au ciel.
Le style d’écriture de Dixen est très plaisant. Je le trouve relativement neutre, si bien que le roman peut être lu par des lecteurs de tout âge. J’ai apprécié qu’il jongle entre différentes formes littéraires, en passant par le récit épistolaire ou encore par le journal intime. Cela a su rendre la lecture plus vivante.
Le gros souci d’Animale est pour moi son rythme assez décousu. Autant j’ai été subjuguée durant les 150 premières pages, autant le récit traine en longueur ensuite. Je n’ai pas compris certains choix de l’auteur. Pour moi, certaines aventures vécues par Blonde auraient pu être supprimées tant elles n’apportent rien à l’histoire ni au personnage. J’ai perdu l’intérêt que j’avais pour le livre à force de détours et de passages inutiles. C’est triste à dire mais j’avais hâte d’en finir, alors que j’appréciais malgré tout ce que je lisais… La plupart des péripéties sont très prévisibles et sans doute trop convenues. Il m’a manqué une bonne dose de surprise pour réellement apprécier cette lecture. La fin ne m’a donc aucunement surprise, mais elle a le mérite de clore l’histoire de Blonde. Je ne lirai pas le tome 2, puisque je n’en vois pas l’intérêt et que je ne souhaite pas prendre le risque d’être déçue.
Bilan : Un très bon départ, mais une lecture qui s’essouffle et des personnages qui manquent de caractère. Une lecture sympathique, mais qui sera vite oubliée pour ma part.
Note : 7/10