Archives pour la catégorie Thriller / Polar

Tu Tueras l’Ange, de Sandrone Dazieri

couv27577188

Résumé : La mort rôde, aussi belle que fatale. Serez-vous sa prochaine victime ? Lorsque le TGV Milan-Rome arrive à quai, la police fait une macabre découverte : tous les passagers de la classe affaires sont retrouvés morts. Si les premiers indices orientent l’enquête vers un attentat, la commissaire adjointe Colomba Caselli, muscles d’acier et âme fragile, est persuadée du contraire. Pour elle, seul Dante Torre, l’« Homme du silo », est capable d’y voir clair dans ce brouillard de mensonges et de fausses pistes. Très vite, ils découvrent que ce massacre n’est que l’énième épisode d’une longue série de carnages, sur laquelle plane l’ombre d’une mystérieuse figure féminine. Elle ne laisse aucune trace, juste un nom : Giltiné, l’ange lituanien des morts.

Mon avis : Après le coup de cœur que j’avais eu avec Tu tueras le père, j’avais vraiment hâte de lire ce tome 2 et de retrouver le duo improbable et détonnant formé par Dante et Colomba. Et je dois dire que je ne suis pas déçue, j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir durant ma lecture !

Un an après la fin de l’affaire sur le Père, Colomba et Dante ne se fréquentent plus guère. Pourtant, Colomba va devoir faire appel à lui lorsque tous les passagers de la classe affaire d’un train à destination de Rome sont retrouvés mystérieusement morts. Les voilà de nouveau embarqués dans une affaire qui va les mener dans les recoins les plus sombres de l’humanité…

Quel délice de retrouver Dante ! Je suis vraiment sous le charme de ce personnage imaginé par Sandrone Dazieri. Je le trouve véritablement abouti, très complexe et totalement imprévisible. Dante m’a une fois de plus charmée, et je le trouve de plus en plus attachant malgré ses nombreux défauts. Dans cette suite, Dante est encore plus en proie à des sauts d’humeur, à de gros épisodes psychotiques et il n’a jamais autant consommé de pilules, de drogue et d’alcool (et de café !). Je suis fan ! Le personnage de Colomba a quant à lui bien évolué également. Elle tente de contrôler ses crises de panique et de rester du bon côté de la loi (même si ça ne va pas durer très longtemps…). J’ai beaucoup aimé son côté protecteur envers Dante. Dans ce deuxième volume, Sandrone Dazieri met l’accent sur la relation entre ses deux protagonistes et je suis vraiment curieuse de voir comment tout cela va évoluer !

Les personnages secondaires sont toujours plus en retrait face à l’imposante personnalité de Colomba et au charisme indéniable de Dante. Toutefois, on retrouve avec grand plaisir le jeune Alberti, toujours aussi naïf et idéaliste. On fait la connaissance avec de nouveaux protagonistes dans Tu tueras l’ange, et je retiens particulièrement la jeune Brigitte qui m’a beaucoup plu. Je ne pense pas qu’on la reverra dans la suite, mais je ne serais pas contre !

Le style de l’auteur est toujours aussi fluide et agréable à lire. Les quelques chapitres qui se passent dans le passé sont très mystérieux et on peine à faire le lien avec l’enquête menée par Colomba et Dante. Les chapitres du point de vue du « méchant » nous glacent quant à eux le sang, et ajoutent une grosse tension au roman.

Dès le départ j’ai senti qu’en dépit du duo formidable que l’on retrouve, l’intrigue allait être moins forte que celle du premier volume. Elle se base sur un fait d’actualité qui ne m’intéresse pas vraiment, alors forcément j’étais un peu déçue. Pourtant, l’intrigue va prendre une tournure véritablement inattendue ! A partir de ce moment-là, je suis rentrée pleinement dans l’histoire et j’ai adoré ! L’auteur a su me surprendre et me captiver. Il y a de nombreux rebondissements de situation et une bonne dose d’action, bref tous les ingrédients que j’attendais pour me faire aimer cette suite. Et puis paf ! On se prend la fin en pleine face ! Imprévisible, scotchante, elle m’a laissée sur le derrière ! Mais quelle fin atroce ?!!! Vivement la suite !

Bilan : Une suite à la hauteur de Tu tueras le père. Le duo formé par Colomba et Dante est plus que jamais fascinant, et l’enquête est vraiment très intéressante et n’a eu de cesse de me surprendre. J’ai adoré !

Note : 8.5/10

g13

La Cave, de Natasha Preston

Résumé : Trèfle, un homme à la folie maniaque et meurtrière, séquestre Rose, Iris et Violette, trois filles, dans sa cave. Un jour, Summer croise la route de cet homme et ne rentre pas chez elle : il l’enferme dans sa cave et la rebaptise Lilas. Mais contrairement aux autres, Lilas ne compte pas accepter son sort jusqu’à faner.

Mon avis : La Cave est un thriller pour ados très divertissant. Je l’ai lu rapidement, car le récit est très prenant, mais c’est loin d’être un coup de cœur puisque j’ai trouvé qu’il manquait d’approfondissement sur bien des aspects…

Alors que Summer s’apprête à passer une soirée avec ses amies, voilà qu’elle est enlevée par un homme qui l’enferme ensuite dans une cave en compagnie de trois autres jeunes filles. Summer comprend très vite qu’elle doit suivre les conseils de Rose, Violette et Iris si elle veut survivre aux colères et aux sautes d’humeur de leur bourreau, qui se fait appeler Trèfle. Pour survivre, Summer devra devenir Lilas et se soumettre à la volonté de cet homme. Pourtant Summer n’est pas prête à le laisser la briser…

Le gros point positif du roman, c’est qu’il nous montre toutes les facettes d’un enlèvement. En effet, l’auteure a décidé de mettre en scène différents protagonistes et de leur accorder des chapitres de leur point de vue. Cette approche est très intéressante et nous permet d’être totalement impliqué que ce soit dans la captivité de Summer ou dans les recherches qui sont menées pour la retrouver.

Ce qui m’a dérangée, c’est le décalage entre la « voix » de Summer et les événements qui se déroulent dans la cave. En effet, la narration fait très adolescente et reste typique des romans Black Moon du genre. La plume de l’auteure est donc fluide mais manque un peu d’émotion. Je l’ai trouvé assez fade, ce qui engendre un contraste énorme par rapport aux atrocités dont sont victimes les filles. Dans La Cave, il y a certains passages très rudes, très violents, dignes de thrillers pour adultes, mais d’un côté avec un tel style d’écriture, cela faisait bizarre et n’a pas eu l’effet escompté sur moi.

Le gros point négatif de La Cave, c’est le cruel manque d’approfondissement dans la psychologie des personnages. Cette carence rend le récit vraiment trop « simple ». C’est vraiment dommage, car on a conscience de toutes les bonnes idées de l’auteure mais je pense qu’elles auraient été mieux mises en avant si la psychologie de Trèfle avait été plus soignée. Au final, j’ai plus eu l’impression qu’on nous livrait un psychopathe un peu grotesque, avec des justifications bancales sur le pourquoi du comment.

Toutefois, le récit reste rythmé par l’alternance de points de vue qui ajoute une certaine tension au roman. On est quand même plongé dans une atmosphère oppressante et angoissante, et on craint pour la vie des filles séquestrées. On observe une timide progression dans le roman, que ce soit par les actes de Trèfle ou par les recherches acharnées menées par le petit ami de Summer. La fin arrive malheureusement sans surprise ! J’aurais souhaité que l’auteure prenne davantage son temps, et ne nous livre pas sur un plateau une fin aussi convenue et expédiée. Je garderai malgré tout un bon souvenir de La Cave, qui reste un roman divertissant.

Bilan : Un bon moment à passer, malgré un aspect psychologique survolé et une écriture assez fade.

Note : 7.5/10

g11

Tout n’est pas perdu, de Wendy Walker

couv17670802

Résumé : Alan Forrester est thérapeute dans la petite ville cossue de Fairview, Connecticut. Il reçoit en consultation une jeune fille, Jenny Kramer, quinze ans, qui présente des troubles inquiétants. Celle-ci a reçu un traitement post-traumatique afin d’effacer le souvenir d’une abominable agression dont elle a été victime quelques mois plus tôt. Mais si son esprit l’a oubliée, sa mémoire émotionnelle est bel et bien marquée. Bientôt tous les acteurs de ce drame se succèdent dans le cabinet d’Alan, tous lui confient leurs pensées les plus intimes, laissent tomber leur masque en faisant apparaître les fissures et les secrets de cette petite ville aux apparences si tranquilles. Parmi eux, Charlotte, la mère de Jenny, et Tom, son père, obsédé par la volonté de retrouver le mystérieux agresseur.

Mon avis : Ce roman est tombé entre mes mains totalement par hasard, et je ne l’avais pas vraiment repéré sur la blogosphère. Si le résumé m’a tout de suite intriguée, je dois reconnaitre que je ne m’attendais pas à me retrouver face à un thriller psychologique aussi bien ficelé et fichtrement original ! J’ai adoré, et on frôle le coup de cœur avec Tout n’est pas perdu !

Alors que la jeune Jenny a été victime d’un viol atroce et de mutilations, sa mémoire est effacée à la suite d’un traitement « miracle ». Pourtant Jenny continue de se sentir terriblement mal, au point de tenter de mettre fin à ses jours. Ses parents, inquiets et désespérés, décident qu’il est temps pour elle de consulter un thérapeute qui pourrait lui permettre de recouvrer les souvenirs de cette terrible nuit pour lui permettre ainsi d’avancer.

La grosse originalité du roman, c’est que celui-ci se déroule exclusivement dans le cabinet d’un psychiatre, Alan Forrester. Il n’y a donc pas réellement de dialogues, seulement les discussions que nous rapporte Alan entre lui et ses patients. C’est donc dans son cabinet, et au travers de sa voix, que l’on va suivre l’histoire du viol de la jeune Jenny et les ravages que celui-ci a provoqué dans son entourage.

C’est un roman très particulier, car même à la fin, je trouve qu’on peut difficilement parler de thriller. Tout est extrêmement psychologique, l’ambiance est très pesante par moment et souvent le lecteur se sent mal à l’aise. Mais l’auteure est parvenue à nous embarquer dans son bouquin sans peine et le jargon technique, ainsi que les nombreuses explications sur les mécanismes de la mémoire nous permettent de nous immerger totalement dans l’univers psychiatrique.

Les personnages nous apparaissent de manière très particulière. En effet, ils vont faire des confidences à Alan au fil des pages, si bien qu’on va les connaitre d’une manière très intime et sous un jour nouveau. Si Alan tente de rester neutre et professionnel, on ne peut pas s’empêcher de juger certains protagonistes ou de ressentir de la pitié pour d’autres. Wendy Walker sait faire monter la tension et le soupçon, on doute de tout et de tout le monde. Les personnages sont-ils réellement honnêtes ? Le coupable se trouvent-ils parmi eux ?

J’ai particulièrement aimé le personnage de Jenny, que j’ai trouvé très touchant. J’ai eu plus de mal avec la mère de la jeune fille, mais je dois reconnaitre que c’est un personnage très travaillé avec une psychologie finement mûrie. J’ai adoré le personnage de Sean, qui apporte un véritable plus au roman.

Alan, le narrateur, est absolument génial. Au départ, il est totalement extérieur à l’histoire et ne fait que relater ce que lui disent ses patients. Pourtant au fil des pages, son implication va grandir et il va devenir un protagoniste à part entière de l’intrigue. J’ai adoré cette évolution passionnante et inattendue !

Vous l’aurez compris, ce roman n’est pas bourré d’action vu qu’il se passe essentiellement dans le cabinet d’Alan. Pourtant, grâce à un style d’écriture incisif et parfois brutal, à un suspense qui monte crescendo, l’auteure a su créer une atmosphère oppressante et un sentiment d’urgence chez son lecteur : on veut savoir ! Pour moi, tout bascule à compter d’un retournement de situation inattendu vers la moitié du livre. A partir de cet instant, impossible de lâcher ce thriller psychologique tant la tension est à son maximum et menace de tout exploser sur son passage ! Plus on s’approche de la fin, plus les pièces du puzzle s’assemblent. Lorsque la révélation finale tombe, on reste pantois, choqué. Tout n’est pas perdu n’est pas un roman que j’oublierai de si tôt. Wendy Walker, tout en traitant le sujet du viol et de la mémoire, a également évoqué d’autres thèmes tels que les relations conjugales, les troubles post-traumatiques et bien d’autres.

Bilan : Un thriller psychologique finement mené, avec des personnages ambigus et une narration très particulière. Passionnant de bout en bout ! Un roman à ne pas manquer !

Note : 8.5/10

g13

Le Tribunal des Âmes, de Donato Carrisi

couv50770085

Résumé : Rome. Sa dolce vita, son Capitole, ses foules de pèlerins, ses hordes de touristes. Sa pluie battante, ses sombres ruelles, ses labyrinthes souterrains et ses meurtriers insaisissables.

Marcus est un homme sans passé. Sa spécialité : analyser les scènes de crime pour déceler le mal partout où il se terre. Il y a un an, il a été grièvement blessé et a perdu la mémoire. Aujourd’hui, il est le seul à pouvoir élucider la disparition d’une jeune étudiante kidnappée.

Sandra est enquêtrice photo pour la police scientifique. Elle aussi recueille les indices sur les lieux où la vie a dérapé. Il y a un an, son mari est tombé du haut d’un immeuble désaffecté. Elle n’a jamais tout à fait cru à un accident.

Leurs routes se croisent dans une église, devant un tableau du Caravage. Elles les mèneront à choisir entre la vengeance et le pardon, dans une ville qui bruisse encore de mille ans de crimes chuchotés au cœur du Vatican. À la frontière de la lumière et des ténèbres.

Mon avis : J’avais adoré Le Chuchoteur et L’Ecorchée de Donato Carrisi, j’étais donc extrêmement curieuse de lire Le Tribunal des Ames qui a connu un succès moins important que ses deux autres romans. Mon histoire avec ce thriller est bien particulière. Je l’avais commencé il y a plusieurs mois de cela, avant de l’abandonner non pas parce que je n’aimais pas, mais parce que j’étais dans une mauvaise période pour lire. J’ai eu subitement envie de m’y remettre et pourtant, je suis retombée dans une autre mauvaise période pour lire ! Entre les partiels et le job d’été que j’ai enchainé juste après, j’étais vraiment crevée et je n’avais pas trop la tête à lire. J’ai donc trainé Le Tribunal des Ames durant des jours et des jours tel un véritable boulet. En soi, j’ai conscience que l’histoire était bien, mais je ne peux pas dire que je l’ai appréciée malheureusement… J’aurais vraiment aimé le lire à un autre moment pour l’apprécier à sa juste valeur. Quel dommage !

Le roman met en scène deux personnages très différents que tout oppose au premier abord. Sandra, photographe pour scènes de crime, peine à remonter la pente suite à la mort de son mari. Alors que tout indiquait une mort accidentelle, voilà qu’un étrange appel la fait douter. Que lui cachait réellement David, son mari ? Qui aurait bien pu souhaiter sa mort ? Marcus, quant à lui, doit enquêter clandestinement sur la disparition d’une jeune étudiante. Il se remet difficilement d’une blessure par balle qui a provoqué chez lui une amnésie totale. Pourtant, s’il n’a plus de passé, ses capacités intellectuelles restent optimales pour découvrir la vérité sur la disparition de la jeune femme.

Les deux personnages ont chacun des personnalités très distinctes. Il a été assez difficile pour moi de cerner le personnage de Marcus, car lui-même ignore qui il est ! Son passé intrigue, on se pose au moins autant de questions que lui ! Outre cet intérêt naturel qu’il suscite de par son amnésie, j’ai trouvé le personnage assez fade. Il manquait un peu de personnalité à mon goût. J’ai davantage préféré le personnage de Sandra. J’ai trouvé la jeune femme très combative. En soi, elle n’est pas très originale et on croise souvent des enquêtrices de sa trempe dans les polars. Toutefois, cela fonctionne très bien ici. Je regrette un peu l’absence de personnages secondaires importants. A part Marcus et Sandra, très peu sont récurrents. J’ai malgré tout apprécié le personnage de Shalber qui ajoute du piment à l’histoire.

L’intrigue du Tribunal des Ames se complexifie au fur et à mesure que l’on tourne les pages. Si au départ on fait face à une enquête assez classique avec la disparition d’une jeune étudiante, on se rend rapidement compte que tout est bien plus compliqué qu’il n’y parait. Telles de véritables poupées russes, plusieurs intrigues s’imbriquent entre elles. Le lecteur peut être un peu décontenancé par les différentes directions que prend l’intrigue, mais l’auteur maîtrise cet art tellement bien qu’au final on n’est pas perdu du tout ! Donato Carrisi a su me surprendre avec ses rebondissements si bien amenés. La fin est très surprenante et nous laisse franchement sur le derrière ! Après cela, on n’a qu’une seule envie : lire Malefico, la suite directe du Tribunal des Ames.

Bilan : Un thriller bien mené, très surprenant, qui en séduira plus d’un ! A lire !

Note : 7.5/10

g11

Tu tueras le père, de Sandrone Dazieri

couv13890611

Résumé : Le père est là, dehors, quelque part. La cage est désormais aussi vaste que le monde, mais Dante est toujours son prisonnier.
Non loin de Rome, un homme affolé tente d’arrêter les voitures. Son fils de huit ans a disparu et le corps de sa femme gît, décapité, au fond d’une clairière.
Le commissaire Colomba Caselli ne croit pas à l’hypothèse du drame familial et fait appel à un expert en disparitions de personnes : Dante Torre. Kidnappé enfant, il a grandi enfermé dans un silo à grains avant de parvenir à s’échapper. Pendant des années, son seul contact avec l’extérieur a été son mystérieux geôlier, qu’il appelle « le Père ».
Colomba va confronter Dante à son pire cauchemar : dans cette affaire, il reconnaît la signature de ce Père jamais identifié, jamais arrêté…

Mon avis: J’avais une envie subite de lire un thriller, mais un bon ! J’ai tout de suite pensé à la collection de « La Bête Noire » qui propose des titres toujours plus alléchants. C’est sur Tu tueras le père que j’ai décidé de jeter mon dévolu, et je n’ai aucun regret ! Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu un thriller aussi prenant !

La première chose qui me vient en tête en refermant ce livre, c’est combien les personnages sont géniaux ! Dante est un personnage très particulier, atypique et il faut le dire, unique en son genre. Je vous mets au défi d’en trouver un autre comme lui ! C’est un personnage névrosé, torturé et complétement fêlé. Je suis fan de sa personnalité étrange et décalée. Dante est un véritable plus pour le livre, il apporte cette touche d’inattendu et d’originalité dont le roman avait besoin. Pour ce qui est de Colomba, j’ai immédiatement accroché à la jeune flic. Elle en a bavé, certes, mais elle n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort ! C’est un personnage déterminé, combattif malgré ses blessures. Dante et Colomba forment un duo de choc. Ils sont très différents l’un de l’autre ; et pourtant ils se complètent à merveille. J’ai pris énormément de plaisir à leurs côtés. Leurs conversations sont jouissives, j’aime leur complicité et les piques qu’ils s’échangent !

Si on est parti d’une enquête assez classique sur la disparition d’un enfant, la suite l’est bien moins. L’auteur va aller de surprises en surprises, aussi bien sur l’enquête qui intéresse les protagonistes que sur le passé de ceux-ci. Ce bon gros pavé s’est donc laissé dévorer très rapidement, tant le récit était addictif ! Tu tueras le père est un thriller bourré d’action et de rebondissements, si bien qu’on frémit aux côtés des personnages, dont la vie est sans cesse mise en danger. Le rythme très soutenu du début à la fin nous maintient éveillé et nous empêche de nous ennuyer une seule seconde. Mais alors qu’on pensait que Sandrone Dazieri avait brûlé toutes ses cartouches, voilà qu’il nous tire une balle en plein cœur avec un rebondissement final qui nous laisse pantois ! Voilà qui me donne encore plus envie de lire la suite, Tu tueras l’ange, fraîchement parue et de retrouver le duo si passionnant que forment Dante et Colomba.

Bilan : Si ma chronique est aussi courte, c’est pour vous laisser tout le loisir de découvrir les surprises que réserve ce roman ! N’hésitez donc pas à vous jeter sur ce thriller, ne serait-ce que pour les personnages qui en valent plus que le détour !

Note : 9/10

g83

Derrière la haine, de Barbara Abel

couv2744009

Résumé : D’un côté, il y a Tiphaine et Sylvain ; de l’autre, il y a Laetitia et David. Deux couples voisins et amis, ayant chacun un enfant du même âge. Deux couples fusionnels et solidaires qui vivent côté à côte dans une harmonie parfaite. Jusqu’au jour du drame. Un tragique accident fait voler en éclats leur entente idyllique, et la cloison qui sépare leurs maisons tout comme la haie qui sépare leurs jardins ne seront pas de trop pour les protéger les uns des autres. Désormais, les seuls convives invités à la table des anciens amis s’appellent Culpabilité, Suspicion, Paranoïa et Haine…

Mon avis : Cela fait très longtemps que j’ai envie de lire du Barbara Abel, et quand ma sœur m’a offert Derrière la haine j’étais aux anges car c’était ce roman qui m’intriguait le plus. Au final, je ne m’attendais pas réellement à cette lecture, et elle a été moins bonne que ce que j’imaginais même si j’ai passé un bon moment.

Ce qui m’a rapidement dérangée, c’est le rythme et l’ambiance du roman. C’est censé être un thriller, et pourtant le début ne donnait pas du tout cette impression. Certes l’épilogue nous met l’eau à la bouche, mais ensuite l’enthousiasme retombe comme un soufflé ! J’ai eu l’impression de lire un roman « sur rien » durant tout le premier tiers. Je sais bien qu’il fallait le temps nécessaire pour introduire les personnages mais j’ai vraiment trouvé certains passages inutiles. Je me moquais assez des réunions des deux couples et de leurs bavardages stériles. Ce début dessert l’histoire et les personnages car l’intrigue peine à décoller, notre désintérêt grandit, et en plus de cela on ressent clairement que les personnages sont creux.

Car oui, le second point négatif de ce roman, ce sont les personnages ! Impossible pour moi de ressentir quoique ce soit pour un des couples. On a droit au point de vue de Laetitia et David, et si on sent que l’auteure essaie de nous faire ressentir de l’empathie pour eux, cela n’a pas fonctionné avec moi. Il manquait tous de consistance, quel dommage ! Et c’est sans doute pire encore pour Tiphaine et Sylvain.

Toutefois, je dois dire que Derrière la haine a commencé à être vraiment intéressant après que LE truc soit arrivé. J’ai commencé à vraiment rentrer dans le bouquin, à vouloir connaitre le dénouement et à m’intéresser davantage aux personnages malgré leur manque d’approfondissement. L’ambiance thriller s’est fait discrètement sentir, mais en tout cas on ressent un gros mal-être et une gêne constante avec les deux couples. Leur relation prend une tournure vraiment particulière et les suivre au quotidien rend le tout vraiment addictif.

Vers la fin, le rythme s’accélère et on regrette que le début ait été aussi mou alors que le final est tellement explosif ! Il l’est d’ailleurs un peu trop. Certains passages sont beaucoup trop rapides, voire faciles, et j’aurais réellement aimé que l’auteure prenne son temps sur certains événements de taille. L’intrigue prend une tournure quelque peu « extrême » mais cela ne m’a pas dérangée. Au contraire j’ai trouvé la chute fabuleuse !

J’ai vu que l’auteure avait écrit une suite, et je suis à la fois curieuse et mitigée quant à ce deuxième tome. D’un côté, Derrière la haine a un goût d’inachevé, mais d’un autre côté j’ai peur que l’histoire se répète… Toutefois je lirai Après la fin avec grand plaisir.

Bilan : Un thriller qui démarre lentement (trop ?) mais qui s’améliore par la suite. L’ambiance devient plus pesante et rend le tout très addictif ! On regrette toutefois le manquement de développement des personnages…

Note : 7/10

g11

I Hunt Killers, tome 2 : Game, de Barry Lyga

couv32809823

Attention ! Risque de spoilers sur le tome précédent !

Résumé : Dans I Hunt Killers, Jazz Dent, le fils du serial killer Billy Dent, voulait prouver au reste du monde qu’il n’avait rien à voir avec son illustre père, allant jusqu’à traquer un tueur en série sévissant dans la région. Seul problème : Jazz pourrait bien avoir permis à son père de s’évader de prison…
Plutôt que d’attendre que Billy vienne le chercher, Jazz préfère accepter la proposition d’un enquêteur venu de New York. La police est sur les traces d’un serial killer et l’expertise de Jazz dans le domaine serait la bienvenue. Mais plus d’un tueur l’attend dans les rues de New York…

Mon avis : Je n’ai pas pu patienter très longtemps avant de me jeter sur le deuxième tome de I Hunt Killers, surtout avec la fin scotchante que nous avait réservé Barry Lyga ! En effet, Billy le père de Jazz était parvenu à s’évader de son centre pénitentiaire. J’étais vraiment curieuse de voir l’impact que cela aurait sur le quotidien de Jazz et sur la personnalité déjà si instable du garçon. Game est une fois de plus une excellente lecture, mais elle n’est pas parvenue à gommer les quelques défauts que j’avais déjà pointé du doigt…

Dans ce tome-ci, un agent du FBI décide de faire appel à Jazz pour tenter de résoudre une série de meurtres atroces perpétrés à New York. Réticent au départ, le jeune homme accepte. Il faut dire que sa précédente implication avait été un véritable succès, et Jazz n’oublie pas non plus l’effet grisant que l’enquête lui avait procuré. Une fois de plus, il devra compter sur l’aide de Connie, sa petite amie et d’Howie, son meilleur ami, quitte à les mettre en danger…

Je tire une fois de plus mon chapeau à Barry Lyga pour son personnage principal qui est tellement singulier ! Le premier tome nous avait déjà permis d’avoir un aperçu glaçant et fascinant de la personnalité torturée et dérangée de l’adolescent, mais dans Game, il devient encore plus glauque. Ses rêves, ainsi que ses pensées, nous mettent extrêmement mal à l’aise. Jazz ne pense pas comme un ado normal, on se rend compte une fois de plus qu’il pense et agit comme son père l’avait programmé. Jazz est donc un personnage totalement fascinant, insaisissable et imprévisible. On ne peut pas prédire ce qu’il va faire, ni même à quel moment il passera le point de non-retour et suivra les traces de son père Billy. On se trouve dans une situation constante de danger auprès de lui, et on aime cette sensation !

Dans Game, l’auteur a décidé d’introduire le point de vue de Connie et d’Howie. Quel bonheur d’avoir enfin les pensées des deux personnes qui sont les plus proches de Jazz ! J’ai particulièrement aimé le point de vue de Connie, qui est un personnage au caractère fort. On se rend rapidement compte qu’elle a plus peur de Jazz que ce qu’elle voudrait laisser paraître, et cela n’a fait qu’accentuer ma sympathie pour ce personnage. Howie quant à lui est toujours aussi amusant, mais peine à véritablement évoluer. Ceci dit, je pense que le troisième et dernier tome lui réserve beaucoup de surprises !

Comme je le disais plus haut, j’ai passé un agréable moment aux côtés de Jazz et de ses complices. Toutefois, le roman contient toujours quelques défauts… Je pense notamment à l’enquête qui est présente sans l’être. Une fois de plus, elle est trop en retrait par rapport à Jazz et à ses états d’âmes. C’est dommage, car on sent un gros potentiel du côté de la psychologie des meurtriers ! Ce n’est pas un gros point noir, je dirais que c’est surtout un petit bémol qui empêche à cette trilogie d’être un véritable coup de cœur.

Si la fin de I Hunt Killers m’avait littéralement scotchée, la fin de Game m’a simplement laissée bouche bée, en état de choc. Cette fin est tout bonnement géniale et abominable ! Elle promet de bouleverser l’intrigue et de redistribuer les cartes entre les différents protagonistes. Je suis surexcitée à l’idée de lire la suite et fin !

Bilan : un excellent deuxième tome, encore plus sombre et avec un personnage principal toujours plus effrayant et fascinant. A lire !

Note : 8/10

g11

I Hunt Killers, tome 1, de Barry Lyga

couv35964008

Résumé : Jazz est le fils d’un serial killer. Après l’arrestation de son père, il tente de reprendre une vie normale dans la petite ville de Lobo’s Nod. Jusqu’à ce qu’on retrouve un corps. Puis deux. Un meurtrier sévit à nouveau dans la région. Quel meilleur coupable que le fils du monstre ? Pour prouver son innocence, Jazz décide d’aider la police à traquer le coupable. Mais est-ce si facile quand on a reçu le goût du sang en héritage ?

Mon avis : Ça fait un sacrément moment que I hunt killers traine dans ma PAL, sans pour autant que je trouve l’envie de l’en sortir. C’est un peu par hasard que j’ai décidé de le lire, mais au final je ne regrette pas : c’est une excellente découverte !

Le résumé est fort alléchant, et pourtant je me demandais si cela n’allait pas être trop jeunesse. Mais pas du tout ! Pour un roman classé « adolescent », je le trouve extrêmement glauque et dur. Pour moi c’est un thriller que l’on pourrait presque caser dans la catégorie « adulte ».

Le gros point fort de ce premier tome, c’est clairement les personnages. Jazz, le protagoniste principal, est absolument fascinant (et effrayant !). Dès le départ, on se rend compte qu’on n’aura pas affaire à un personnage singulier. Au vu de ce qu’il a vécu et fait dans son enfance, Jazz est un adolescent très perturbé et déphasé. Il a des pensées très glauques, souvent violentes, bien qu’il tente de les réprimer comme il peut. Sa plus grande peur ? Devenir comme Billy, son père. Et Dieu sait que ce dernier a un sacré palmarès à son actif ! Près de 130 meurtres épinglés à son tableau de chasse, Billy est un tueur en série aux facettes multiples et qui sait manipuler son monde comme personne. Alors forcément grandir à ses côtés a totalement bousillé Jazz. La psychologie des personnages (notamment de ces deux-là) est très travaillée. On sent que Barry Lyga est un passionné du sujet et aussi un fin connaisseur.

Les personnages secondaires sont plus discrets face à l’imposante personnalité de Jazz. Connie, sa petite amie, est une jeune fille au caractère bien trempé et elle sait tenir tête à l’adolescent. Je suis curieuse de la retrouver dans le tome 2 pour observer davantage l’impact qu’elle a sur Jazz. Howie, le meilleur ami de ce dernier, est absolument tordant ! C’est un personnage loufoque comme je les aime et il apporte une petite touche de fraicheur dans ce roman très noir. Pour ce qui est de l’inspecteur G. William, j’attends encore d’être surprise. J’ai pour le moment trouvé qu’il manquait d’étoffe.

Le style de Barry Lyga, quant à lui, est très plaisant. Fluide, simple, le roman se laisse lire sans difficulté ! L’auteur n’a toutefois pas un style commun, et n’hésite pas à user de certaines descriptions qui mettent mal à l’aise ou de mots qui dérangent le lecteur. L’écriture de Barry Lyga ajoute donc à l’atmosphère déjà pesante du roman, c’est donc un excellent point !

En seulement 300 pages, l’auteur est parvenu à m’embarquer dans son univers et je valide totalement sa proposition osée. Pour moi, ce n’est pas facile de mettre en scène un adolescent, entouré d’autres ados, tout en mettant en place une intrigue aussi sombre et mature. Clairement, le résumé est un peu trompeur. Je ne dirais pas que l’enquête est en retrait non, mais l’intérêt principal du roman reste la personnalité complexe de Jazz et sa relation ambigüe avec son père Billy. L’auteur a donc très bien posé les bases de ce côté-là, mais pour que ce soit un coup de cœur, il aurait fallu qu’il développe davantage l’enquête. Cela reste un peu léger ! Toutefois, cela ne m’a pas empêché d’adorer ! L’atmosphère est tellement pesante et Jazz est un personnage qui bouscule mes sentiments. D’une certaine façon, je me suis attachée au garçon mais d’un autre côté, je ne peux pas m’empêcher de rester sur mes gardes tant un sentiment de danger émane de lui ! En somme, ce premier tome est une parfaite introduction et nous donne envie de nous jeter sans plus tarder sur la suite.

Bilan : I hunt killers est un thriller plus mature que ce que je pensais. Il nous tient en haleine jusqu’à la dernière page, et nous procure des frissons du début jusqu’à la fin ! Je recommande ce roman chaudement aux amateurs de romans noirs.

Note : 8/10

g11

L’innocence, de Brian Deleeuw

Résumé : Il s’appelle Luke Nightingale et il a 6 ans. Lors d’un froid après-midi de novembre, dans une allée de Central Park aux abords du Metropolitan Museum, il rencontre Daniel. Et sa vie bascule.
Claire, la mère de Luke, est dépressive ; elle n’a guère le temps de s’occuper de son fils et de son nouvel ami. Il y a pourtant quelque chose d’anormal chez Daniel. Exclusif et cruel, il s’emploie à faire le vide autour de Luke comme s’il se nourrissait de son malheur. Ça tombe bien : Luke est souvent malheureux. Mais ne pourrait-il l’être davantage encore ? Peu à peu, ce qui ressemblait à une simple amitié entre deux enfants revêt les allures d’une terrifiante emprise dont il devient vital pour Luke de se défaire.
Douze ans plus tard, tandis que l’enfant devenu adulte entre à l’université, Daniel, qui avait disparu, est de retour. Et Luke doit désormais se battre pour conserver le contrôle de son existence. Car certaines amitiés semblent destinées à ne jamais mourir.

Mon avis : C’est avant tout la couverture qui m’a donnée envie de lire L’innocence. Brutale, puissante, elle met immédiatement mal à l’aise le lecteur. Le résumé, ensuite, m’a intriguée. J’avais déjà hâte de rencontrer Luke et son ami Daniel, et de les voir évoluer. Mais au final je dois avouer que je suis assez déçue…

Dès les premières lignes j’ai été surprise de découvrir que Daniel était le narrateur, et non pas Luke comme je l’aurais imaginé. En effet, je pensais me retrouver face au récit de Luke qui allait se débattre face à l’écrasante personnalité de Daniel. La première partie du roman se déroule lorsque les deux garçons sont encore enfants. Le style est très particulier, Daniel étant un personnage très difficile à saisir. Je ne sais pas si la traduction est mauvaise ou non, mais je n’ai pas trouvé le style fluide ce qui a rendu la lecture assez laborieuse…

L’autre gros point noir du roman, c’est que j’avais tout deviné au bout de 30 pages à peine ! De nombreux lecteurs ont relevé cela, donc j’ignore si c’était voulu par l’auteur ou s’il a manqué son coup. Surtout que la quatrième de couverture évoque une chute surprenante ! Je me suis donc sentie un peu trahie… Lorsque la révélation finale arrive, forcément il n’y a plus aucune surprise ! Je pense toutefois que Brian Deleeuw voulait que son lecteur devine à un certain moment donné, notamment vers la troisième partie, mais quand même on est forcément déçu lorsqu’on nous promet « une explosion finale » !

Les personnages de L’innocence sont très différents de l’idée que je m’étais faite d’eux en lisant le résumé. Luke est décevant ! Je sais bien qu’on le voit au travers des yeux de Daniel, mais l’image qui nous est dépeinte ne nous donne pas envie. C’est un garçon mou, sans personnalité, qui ne réagit quasiment jamais ! Il était le spectateur de sa propre vie, alors que j’aurais aimé le voir combattre Daniel avec plus de force et d’entrain. Pour ce qui est de Daniel, j’ai du mal à me prononcer. D’un côté c’est un protagoniste extrêmement malsain, qui met mal à l’aise et qui nous perturbe mais d’un autre côté on sent qu’il a un gros besoin d’attention et d’affection. C’est le personnage le plus travaillé du roman, et c’est un peu pour lui que j’ai décidé de le finir.

En en ce qui concerne les personnages secondaires, j’ai détesté Claire, la mère de Luke. Elle est totalement fêlée, dépressive, et même si elle aime son fils, elle le néglige. C’est un personnage insaisissable, et même si je comprends qu’elle soit malade, je n’ai vraiment eu aucune pitié pour elle. A vrai dire, elle m’agaçait et tous les passages entre elle, Luke et Daniel étaient peu intéressants car ils se ressemblaient tous. Toutefois il y a d’autres personnages plus discrets qui ont retenus mon attention. Je pense notamment à Cassie, que je saurais souhaitée plus présente car elle avait un effet à la fois positif et négatif sur les garçons, et à Richard dont l’amitié avec Luke était particulière.

Le roman se découpe donc en trois parties, la première est centrée sur l’enfance des deux garçons, la seconde sur leur évolution 12 ans après et la dernière concerne davantage « la révélation ». En dépit du fait que j’avais deviné cette révélation, la fin n’en reste pas moins surprenante. L’auteur nous laisse sur une fin assez brutale qui nous récompense en quelque sorte d’avoir enduré 300 pages où il ne se passait pas grand-chose. En effet, j’ai globalement trouvé le roman très mou. On nous vante un sentiment de menace omniprésent et une tension extrême que je n’ai pas réellement retrouvés. Certes Daniel est glauque et malsain, mais le roman manquait de force et de puissance, sans doute à cause d’un Luke totalement amorphe. Certains passages, notamment vers la fin, m’ont vraiment intéressée et captivée car on prenait enfin conscience de toute l’ampleur que prenait Daniel dans la vie de Luke ainsi que de son esprit tordu, mais malheureusement ces passages étaient trop peu nombreux…

Bilan : Un thriller psychologique en demi-teinte, qui manquait de suspense et de caractère. Une petite déception.

Note : 5/10

Miserere, de Jean Christophe Grangé

Résumé :  « Ce sont des enfants. Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits. Aucune ombre. Aucune inclusion. Aucune faille. Mais leur pureté est celle du Mal. »

Étrange assassinat d’un chef de chorale d’origine chilienne dans l’église arménienne de Paris. Disparitions de plusieurs enfants de chœur. Série de meurtres opérée selon un protocole macabre : perforation inexplicable des tympans, inscriptions tirées du Miserere d’Allegri, mystérieuses traces de pas autour des cadavres : pointure 36… Pour mener l’enquête, deux flics borderline : Kasdan, le vieux briscard à la retraite, et Volo le toxico, beau comme une rock star. Origines arménienne et russe. Deux hommes intelligents, acharnés, hantés par leur passé.

Mon avis : Avec Miserere, Grangé parvient une fois de plus à me convaincre et à me séduire ! Il y a quelques années j’avais été voir l’adaptation cinématographique sans pour autant qu’elle me laisse un souvenir impérissable, mais on m’avait aussi avertie que le livre était bien mieux. Et c’est le cas, tant j’ai adoré cette lecture !

Dans Miserere, Grangé ne perd pas de temps et plonge directement son lecteur dans l’enquête qui va rythmer le roman. Ces premières pages sont donc l’occasion pour nous d’appréhender l’univers religieux et de la chorale. Très vite on sent que cette enquête sera semée d’embûches et que Grangé nous réserve de nombreuses surprises !

Le premier point positif qui me vient en tête quand je pense à ce roman, c’est le tandem formé par Kasdan et Volokine. Très différents et pourtant si complémentaires, les deux hommes se complètent à merveille et forment un duo explosif ! Ils ne sont pas officiellement chargés de l’enquête et pourtant, ils vont tout donner pour découvrir l’identité du meurtrier. Chacun étant motivé par des raisons très personnelles, ils sont prêts à tout et n’hésitent pas à flirter avec l’illégalité pour notre plus grand plaisir ! En effet, le récit n’en est que plus énergique et imprévisible !

Le personnage de Kasdan m’a convaincue dès le départ. Flic à la retraite, ce n’est pas pour autant qu’il a oublié ses réflexes et il va se montrer plus déterminé que jamais dans cette enquête. Toutefois, le vrai personnage qui m’a séduite c’est celui de Volokine. Jeune, drogué, séducteur et borderline, Volokine n’a aucune limite et j’ai aimé la rage qui l’animait. Au final j’ai trouvé les deux personnages très touchants !

Le style de Grangé est une fois de plus égal à lui-même. Trash, gore, Grangé ne mâche pas ses mots et sait mettre mal à l’aise son lecteur. Et pourtant, on en redemande sans cesse ! En tout cas, Grangé sait manier les mots et le suspense qui va avec !

Au départ, même si le roman commence sur les chapeaux de roues, l’intrigue reste assez simple. Néanmoins on va rapidement se rendre compte que Grangé cache plus d’un tour dans son sac (comme à chaque fois !) et on va aller de surprises en rebondissements. Une fois de plus, on sent que l’auteur s’est énormément documenté avant de débuter l’écriture de son roman. C’est très plaisant de lire un thriller aussi captivant, de vibrer aux côtés des personnages mais également d’apprendre des choses en même temps !

Le thème des enfants est assez osé, mais extrêmement bien traité. J’ai trouvé certains passages glaçants, effrayants… Grangé nous offre un final explosif dont il a secret, et nous laisse sur un épilogue des plus rageants… mais qui révèle tout le génie de l’auteur ! Avec Miserere, Grangé démontre une fois qu’il est le maitre du thriller en France !

Bilan : Encore un Grangé qui fait mouche ! J’ai adoré les personnages et l’histoire m’a captivée. A lire !

Note : 8.5/10

 

Dark Secrets, tome 2 : Le Disciple, d’Hjorth & Rosenfeldt

Résumé : À Lärjungen, une série de meurtres vise les femmes. Lorsque Sebastian Bergman s’empare du dossier, il se rend compte que l’assassin reproduit exactement la façon de procéder d’Edward Hinde, serial killer manipulateur qu’il a lui-même mis derrière les barreaux. Mais pour lui il s’agit d’un imitateur. Le profiler est alors réintégré dans son ancienne équipe. En progressant dans l’enquête, Bergman comprend que toutes les victimes ont un rapport avec lui…

Mon avis : Dernièrement, j’avais lu Dark Secrets, un thriller nordique quasiment inconnu en France (quel dommage soit dit en passant !). J’avais énormément accroché aux personnages, l’enquête avait quelque chose de réellement hypnotique et la fin était absolument scotchante ! Alors forcément, je ne pouvais pas attendre plus longtemps avant de me jeter sur Le Disciple ! Et je n’ai aucun regret, si ce n’est celui de ne pas avoir le tome 3 sous la main !

Je n’avais pas quitté les personnages depuis très longtemps, et pourtant ils m’avaient presque manqué ! C’est donc avec joie que l’on retrouve Sebastian Bergman, ce séducteur arrogant. La fin du tome précédent nous laissait sur une révélation majeure qui allait changer énormément de choses dans le quotidien du profiler et dans ses relations avec un autre membre de l’équipe de Torkel. Dans Le Disciple, le passé de Sebastian va ressurgir une fois de plus et son implication dans l’enquête va prendre une tournure toute personnelle… En tout cas, la psychologie du personnage est très poussée, j’adore ce qu’en ont fait les auteurs. Je le trouve attachant, tout en étant effrayant et malsain ! Bref, un personnage ambigu comme je les aime !

Hjorth et Rosenfeldt ont également fait du bon boulot du côté des autres membres de l’équipe. S’ils avaient posé les fondations, les auteurs font ici un gros travail de construction ! Les personnages sont encore plus développés, je pense notamment à Ursula dont on connait enfin la nature de son aversion pour Sebastian et Billy qui était resté en retrait jusque-là, mais qui se révèle être bien moins lisse que ce que je pensais. On devine que les auteurs nous réservent encore de belles surprises pour la suite ! De nouveaux personnages apparaissent, et certains d’entre eux m’intriguent au plus haut point. Je pense notamment à Ellinor, dont je suis curieuse de découvrir l’évolution.

Le roman s’articule autour de deux intrigues : celle qui accapare l’équipe de Torkel et celle qui concerne plus spécialement le passé de Sebastian. La première est absolument passionnante, tant elle est imprévisible. Très différente de l’enquête du premier tome, les enjeux sont ici plus importants. En effet, l’équipe fait fasse un tueur en série ! Je tire mon chapeau en tout cas pour la qualité de l’intrigue et les rebondissements qui sont toujours au rendez-vous ! La seconde intrigue, celle qui concerne tout particulièrement Sebastian, m’a elle aussi happée. On ignore comment vont évoluer les choses, on demeure dans le flou et c’est tant mieux !

Dans ce deuxième volume, on n’a jamais le temps de reprendre notre souffle, et j’ai ressenti le même effet hypnotique que lors de ma première lecture. J’adore, je suis fan ! En tout cas, la fin nous laisse une fois de plus sur un suspense ! C’est moins insoutenable que pour Dark Secrets, mais cette fin nous laisse présumer un tome 3 excellent !

Bilan : Des personnages de qualité, une enquête passionnante, un style addictif… Que demandez de plus ?

Note : 8.5/10

Dark Secrets, tome 1, de Hjorth & Rosenfeldt

Résumé : A Vàsteràs, petite ville de Suède, le cadavre d’un adolescent est découvert au fond d’une mare, le cœur arraché. Les efforts de la brigade spéciale s’essoufflent et l’enquête piétine. L’éminent profiler Sebastian Bergman, de passage pour liquider une succession, demande à rejoindre l’équipe chargée de cette affaire. Intelligent et intuitif, mais mal accueilli par la brigade à cause de son arrogance, Bergman se lance dans une course contre la montre pour éviter que d’autres meurtres ne se produisent, tout en s’efforçant de conjurer d’anciens démons…

Mon avis : Je lis peu, voire pas du tout, de polars scandinaves alors que je suis pourtant une amatrice du genre. Quand ma sœur m’a offert Dark Secrets, le premier tome d’une série suédoise qui cartonne là-bas, j’ai été assez surprise mais en même temps très curieuse… Le résumé est intrigant, sans trop en révéler, et j’avais vraiment hâte de découvrir le personnage de Sebastian Bergman. Au final, j’ai adoré !

Les auteurs nous introduisent dans le récit par un bien étrange début : un homme est en train de dissimuler le corps d’un adolescent dans une mare au fin fond d’une forêt. Le ton est donné, on sait que le récit sera sombre et les mystères difficiles à percer…

Ce qui fait l’originalité et le charme de ce premier livre, c’est la profusion de personnages que l’on y trouve. Tout d’abord, j’ai été immédiatement accroché à Sebastian Bergman. C’est un personnage provocateur et séducteur, sûr de lui et arrogant. Vous l’aurez deviné, le profiler est relativement détestable ! Et pourtant, on devine qu’il est hanté par un passé sombre et des démons qui menacent de ressurgir à tout instant. Néanmoins, ne nous voilons pas la face, il est le meilleur dans son domaine. Voilà pourquoi Torkel décide de le réintégrer le temps d’une enquête.

L’équipe de Torkel m’a elle aussi séduite par ses membres très différents, mais en même complémentaires, qui nouent des relations étranges et ambiguës entre eux. Torkel a vraiment la carrure d’un chef, il sait prendre les bonnes décisions et peu le contredisent. Il faut dire qu’il en impose et qu’il est l’un des meilleurs enquêteurs de la Brigade Criminelle. Vanja, jeune enquêtrice impulsive, se laisse guider par son instinct. J’ai aimé son côté intrépide et tête brûlée, ainsi que ses répliques cinglantes. Ursula est le membre de l’équipe dont la fonction se rapproche le plus de celle de Sebastian. Elle entre donc directement en rivalité avec ce dernier, mais on sent qu’ils nous nourrissent des rancœurs plus anciennes. Billy, le petit dernier de l’équipe, est celui qui est le plus effacé. J’espère que la suite sera plus prometteuse pour lui.

Vous l’aurez compris, les auteurs suédois nous offrent une palette de personnages assez impressionnante et complexe. Les personnalités s’affirment au fil des pages, mais ne se ressemblent pas. Le récit à la troisième personne alterne les points de vue, mais ce qui rend le roman encore plus original, c’est qu’il inclut également les points de vue du meurtrier et ceux des différents témoins rencontrés au cours de l’enquête. Cela nous plonge dans une ambiance très glauque, où on commence à soupçonner tout le monde.

L’enquête en soi est passionnante. On ne sait jamais sur quel pied danser, l’apparition de nouveaux éléments ébranle le peu de certitude que l’on avait, bref les auteurs jouent avec nos nerfs !  Jusqu’au bout, le suspense est à son comble… Les auteurs réalisent un véritable coup de maître et nous surprennent même lorsque l’on pensait que tout était terminé. La fin est quant à elle redoutable et nous donne véritablement envie de nous jeter sur la suite !

Bilan : Un polar addictif, qui met en scène des personnages très travaillés et où le suspense monte crescendo ! J’ai adoré !

Note : 8.5/10

Retour à la nuit, d’Eric Maneval

Résumé : Antoine a 8 ans. C’est la fin du mois d’Août dans la Creuse. Il joue dans une rivière dangereuse lorsque des troncs d’arbres portés par le courant l’assomment. Il se réveille dans un fourgon en compagnie d’un inconnu qui lui apprend qu’il vient de lui sauver la vie. L’homme le dépose à l’hôpital de Limoges et disparaît.

Vingt ans plus tard, Antoine est veilleur de nuit dans un centre pour ados. À la télévision, on reparle de l’affaire du « découpeur » suite à la découverte de nouveaux témoignages. Lors de la reconstitution de l’enquête, Antoine reconnaît dans un portrait-robot l’homme qui lui a sauvé la vie dans la rivière…

Mon avis : Je ne lis jamais de roman aussi court (ici, il ne fait que 140 pages), et pourtant j’ai été ravie de le trouver sous le sapin ce noël. Le résumé est intrigant, on sent que notre lecture sera intense et sombre. Au final, j’ai adoré et dévoré chaque page de ce petit roman !

Antoine, le narrateur, n’est pas un personnage commun. Il est plutôt discret, mystérieux, mais sa personnalité particulière ne nous empêche pas de nous attacher à lui, loin de là ! C’est un protagoniste que j’ai adoré suivre, ses pensées ambiguës sont extrêmement intéressantes, même si on ne peut s’empêcher d’être mal à l’aise face à certains passages. Antoine a une vision bien particulière de son métier (il est veilleur de nuit dans un centre pour ados en difficulté). Par moment, je l’ai même trouvé très glauque, voire effrayant.

La personnalité d’Antoine se heurte naturellement à la trame de fond, qui est celle de la réapparition du « Découpeur », un tueur en série évoqué dans les médias. Le passé flou du jeune homme et celui de ce tueur semblent mêlés, et pourtant on ne parvient pas à saisir avec exactitude le lien qui les unit.

L’écriture d’Eric Maneval que je découvrais pour la première fois est vraiment hypnotique. C’est assez compliqué à expliquer, mais une fois rentré dans le récit il est tout bonnement impossible d’en sortir. Le style de l’auteur est franc et direct, mais en réalité on a vraiment l’impression que c’est Antoine qui nous parle. Cette impression est troublante et renforce notre addictivité. En tout cas, l’écriture est un élément de plus qui participe à la construction de l’atmosphère sombre, voire dérangeante, du récit.

Si je m’attendais à ce que le « Découpeur » prenne une place centrale dans l’intrigue du roman, en réalité ce n’est pas réellement le cas. C’est avant tout le personnage et la psychologie d’Antoine qui est mise en avant, pour notre plus grand plaisir ! Le seul petit bémol de Retour à la nuit est que j’en aurais voulu bien plus ! Mais en même temps, le format contribue aussi à l’histoire. L’auteur nous abandonne sur une fin ouverte, qui pourra être rageante pour certains, mais qui m’a néanmoins beaucoup plu. Elle est en parfaite adéquation avec le reste de l’histoire, même si elle nous laisse avec encore beaucoup de questions en tête…

Bilan : Un roman court mais efficace ! Consacrez-lui une petite heure, et vous plongerez dans un récit étrange et addictif !

Note : 8/10

 

Congo Requiem, de Jean Christophe Grangé

Résumé : Jonglant entre passé et présent, la suite des aventures de la famille Morvan : Grégoire, ex-barbouze devenu policier, Maggie, sa femme, qu’il bat, et leurs trois enfants, Erwan le policier, Loïc le golden boy cocaïnomane et Gaëlle l’actrice et call-girl. Tous se retrouvent à Lontano, alors que Tutsis et Hutus s’entretuent.

Mon avis : Après le très excellent Lontano qui avait été un réel coup de cœur, je n’ai pas hésité très longtemps avant de me jeter sur Congo Requiem qui clôt ce diptyque. Et autant vous dire que je n’ai pas été déçue !

Alors qu’Erwan découvrait une faille dans l’affaire du premier Homme-Clou, il décide de se rendre sans plus tarder au Congo afin de poursuivre sa quête de vérité. Grégoire, le père, s’envole lui aussi pour l’Afrique dans le but de gérer ses affaires mais aussi de garder un œil sur son aîné qui menace de déterrer un passé qu’il souhaiterait garder secret… A plusieurs centaines de kilomètres de là, Gaëlle se questionne sur son mystérieux psy qui semble étrangement s’intéresse à elle. Loïc, quant à lui, est en plein sevrage. Il a décidé de se reprendre en main, mais voilà qu’un meurtre atroce vient bousculer son quotidien…

Quel plaisir de retrouver le Clan Morvan ! On retrouve dans Congo Requiem un clan fragmenté avec Erwan et Grégoire d’un côté et Gaëlle et Loïc de l’autre. Le roman est divisé entre trois parties, mais fondamentalement il se divise en deux parties, avec une première moitié très centrée sur l’Afrique. Durant cette première moitié, Grangé mise énormément sur l’action mais aussi les révélations chocs. Tout ce que l’on savait est remis en cause, nos certitudes sont balayées en un coup de vent et on se retrouve dans la même position qu’Erwan. On avance en territoire inconnu, dangereux et meurtrier. On tremble de peur pour nos personnages favoris, mais en même temps on est grisé par toute ces révélations et ces retournements de situation. On tourne les pages à une vitesse impressionnante tant on est avide de réponses !

La seconde moitié n’est cependant pas plus calme. Elle est différente de la première, moins axée sur l’Afrique pour des raisons que je vous laisse découvrir par vous-même, et on retrouve davantage l’ambiance de Lontano. J’avoue avoir préféré cette seconde moitié à la première, bien qu’elle resplendissait par son action, ses cliffhangers et ses réponses inattendues. Cette seconde moitié est par bien des aspects bien plus intense et nous retourne les tripes, mais je ne vous en dis pas plus 😉

Dans le premier roman de ce diptyque, j’étais totalement charmée par le Clan Morvan. Malsaine, ambiguë et nocive, cette famille a tout pour fasciner ! Grégoire, le pilier de la famille, celui qui inspire la terreur et l’admiration chez ses enfants, nous apparait sous un autre jour ici. Certes on le retrouve toujours aussi froid et calculateur, mais un pan de son passé vole en éclats pour notre plus grand plaisir. C’est un personnage extrêmement complexe, et jusqu’au bout il demeure insaisissable. Grangé a su faire évoluer le Padre d’une manière totalement passionnante, et est parvenu à nous faire à la fois aimer et détester Grégoire.

Ce qui est vraiment remarquable dans ce tome, c’est l’évolution des enfants Morvan. J’ai été véritablement soufflée par tous ces changements ! Gaëlle gagne en maturité et en assurance, on redécouvre une jeune femme forte et déterminée, qui a su faire de ses faiblesses des atouts. Gaëlle est un personnage lui aussi très complexe, qui nous apparait souvent comme tordu, mais ses points de vue étaient toujours un régal. Loïc, quant à lui, est sans aucun doute le protagoniste qui s’est le plus révélé. Il prend une plus grande place dans l’intrigue, et sa métamorphose est absolument géniale ! Grangé a su faire du jeune golden boy cocaïnomane un vrai membre de la famille Morvan, indispensable au déroulement de l’histoire. Erwan, l’aîné, a lui aussi bien changé. Emotionnellement, Congo Requiem ne va pas l’épargner et cet Erwan brisé m’a vraiment séduite.

Ce roman permet également de clore l’affaire de l’Homme-Clou. Alors que l’on pensait que tout était terminé, on se rend compte en réalité que Grangé nous réserve encore beaucoup de surprises et de révélations plus que surprenantes. L’Homme-Clou est une affaire qui m’aura vraiment passionnée de bout en bout. On sent que Grangé s’est extrêmement documenté pour l’écriture de ses deux romans, et son travail paie : il permet au lecteur de s’immerger pleinement dans l’intrigue, d’en apprécier toute la complexité et d’en savourer tout le génie. Jusqu’au bout, Grangé aura maintenu la tension à son apogée, nous faisant craindre le pire pour chacun des protagonistes. On tremble de peur, d’effroi mais aussi de chagrin. On ressort du roman éprouvé par tant d’émotions, mais amplement satisfait d’avoir lu un roman (enfin, deux !) d’une qualité absolument remarquable avec des héros si complexes et si fascinants. J’ai trouvé la conclusion parfaite, en adéquation avec le reste. Je garderai donc un excellent souvenir de Lontano et de Congo Requiem.

Bilan : Un livre à l’intrigue complexe, où Grangé mène son lecteur par le bout du nez ! J’ai adoré vivre toutes ces aventures aux côtés de la famille Morvan, que je ne suis pas prête d’oublier ! Un diptyque qui confirme le talent de Grangé et fait de lui le Maitre du genre.

Note : 9/10

Lontano, de Jean Christophe Grangé

Résumé : Éminence grise du pouvoir, Grégoire Morvan a connu ses heures de gloire en Afrique dans les années 80, en arrêtant au Zaïre « l’Homme clou », tueur en série au rituel atroce, inspiré des plus violents fétiches africains.
Quarante ans plus tard, en France, les cadavres mutilés, criblés de ferraille et de tessons s’accumulent : la marque de « l’Homme clou », totem de la folie meurtrière née au plus profond de l’Afrique. Le passé trouble de son père – fantôme menaçant de sales affaires enterrées – rattrape alors Erwan Morvan, le meilleur flic de la crim’.
Saga familiale, roman psychologique et roman noir, Lontano est une plongée verticale dans les ténèbres de l’âme, roman paroxystique et vertigineux, dérangeant comme ces rites primitifs qui nous fascinent et nous effarent.

Mon avis : Lontano est mon cinquième Grangé, et pour être honnête, je crois que c’est mon préféré jusqu’à maintenant !

Dans la famille Morvan, le père est le maître. Alors quand il envoie son fils ainé en Bretagne pour enquêter sur la mort suspecte d’un jeune militaire, Erwan s’y rend sans poser de question.  Pourtant il réalise rapidement que Grégoire, le patriarche, est lié de près ou de loin à la mort du jeune Wissa. Resté à Paris, le chef de famille s’occupe de ses affaires en Afrique et doit composer avec une fille callgirl et un cadet camé jusqu’à l’os, jusqu’au jour où l’effroyable passé du Clan ressurgit…

Dans ce roman de Grangé, je ne vois que du positif, à commencer par la famille Morvan. Le Clan, si soudé et pourtant plein de haine, est passionnant et fascinant. Chaque membre de la famille craint le père, tout en l’admirant. Grégoire Morvan mène son Clan de manière brutale et glaciale, et tient plus du tyran que du réel père. Pourtant il aime réellement ses enfants, ce qui rend la relation entre les protagonistes encore plus étrange et malsaine.

Erwan, l’aîné, est le plus « stable » de la famille, bien qu’il cache lui aussi un passé assez sombre. C’est un flic intègre, et pourtant il a des méthodes un peu rudes pour parvenir à ses fins. J’ai franchement aimé son caractère brut de décoffrage, provocateur et courageux. Loïc, le golden boy, carbure à la cocaïne, à tout ce qui se sniffe ou qui s’ingère. C’est un personnage très difficile à saisir, tant par son passé que par ses actions dans Lontano. J’ai adoré Loïc, je suis curieuse de voir ce que Grangé lui réserve dans la suite. La petite dernière de la famille n’est d’autre que Gaëlle, ancienne anorexique, qui rêve de devenir actrice et qui n’hésite pas à vendre son corps au plus offrant pour se faire une place dans le milieu. Gaëlle est malsaine, fragile et déstabilisée, bref elle est digne d’appartenir à la famille Morvan !

Lontano tourne donc essentiellement autour de la famille Morvan, alors il vaut mieux l’aimer… Enfin quand je dis aimer… Ce n’est pas le bon terme lorsque l’on parle d’un père aussi manipulateur et violent et d’enfants aussi déglingués !

Il va être assez compliqué de parler de l’intrigue, car je voudrais vraiment ne pas spoiler toutes les surprises et les rebondissements que vous réserve le bouquin. On commence le roman sans trop savoir où l’auteur veut nous mener, sans même comprendre le rapport entre le meurtre en question et les protagonistes de Lontano, et puis dès que les premières révélations surviennent, on reste scotché par le génie de Grangé.

Lontano, c’est aussi un roman avec une intrigue politique. C’est la première fois que Grangé trempe là-dedans, et il maîtrise très bien son sujet. Une fois de plus, Grangé nous offre un roman très bien documenté, si bien qu’on s’y croirait ! J’ai déjà hâte de lire Congo Requiem pour voir comment l’auteur va gérer tous ces éléments de la politique françafricaine.

L’écriture de l’auteur est toujours aussi percutante. Grangé n’est pas un poète, il possède un style incisif, choquant mais réaliste. Autant dire qu’il n’a pas sa langue dans sa poche ! De plus, ses descriptions des scènes de meurtres sont toujours aussi morbides, et je me demande sérieusement où il va chercher toutes ses idées abominables !

Ce Grangé fait près de 800 pages, mais il est tellement addictif qu’on ne voit pas les pages se tourner ! Lontano a tout pour plaire : des personnages extrêmement charismatiques, une intrigue complexe et bien ficelée, de l’action, des rebondissements… Ce que je reproche parfois à cet auteur, c’est ses fins un peu précipitées. Ici, ce n’est pas le cas ! Ceci dit, elle nous laisse en plein suspense, quelle torture ! Pour ne rien vous cacher, je vais me jeter très prochainement sur la suite pour connaitre le dénouement de ce diptyque !

Bilan : Un thriller passionnant du début jusqu’à la fin, et qui met en scène une famille absolument fascinante : un coup de cœur !

Note : 9/10

N’oublier jamais, de Michel Bussi

Résumé :  » Vous croisez au bord d’une falaise une jolie fille ? Ne lui tendez pas la main ! On pourrait croire que vous l’avez poussée.  » Il court vite, Jamal, très vite. A cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper et l’ambition de devenir le premier handicapé à réaliser l’une des courses d’endurance les plus ardues du monde, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Parti s’entraîner, ce matin de février, sur la plus haute falaise d’Europe, il a d’abord remarqué l’écharpe rouge accrochée à une clôture ; puis la vision d’une femme, incroyablement belle, les yeux rivés aux siens, prête à sauter dans le vide. Ils sont seuls. Le temps est suspendu. Ultime recours, Jamal lui tend l’écharpe, mais la femme bascule. Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, Jamal trouve le corps inerte de l’inconnue, un filet de sang qui s’échappe du crâne. A son cou, l’écharpe rouge. Ceci est la version de Jamal. La vraie ?

Mon avis : N’oublier Jamais est mon premier Bussi, et il me tardait vraiment de découvrir cet auteur de nombreux best-sellers. Je ne sais pas si j’ai bien fait de commencer par ce livre-ci, mais il m’a donné envie d’en lire en tout cas !

J’ai trouvé la quatrième de couverture parfaite. Elle en dit suffisamment pour nous intriguer, sans divulguer réellement l’histoire. On reste dans le flou puisque le résumé ne correspond en réalité qu’aux premières pages du roman. Une fois passé ce début, on plonge dans l’inconnu et c’est aussi ça qui m’a séduite !

Je dois dire que je suis vraiment surprise de tous les rebondissements de l’intrigue. C’est sans doute ce qui me restera en tête longtemps quand je penserai à ce livre. Bussi maîtrise les faux-semblants d’une main de maitre, il brasse les mensonges et les vérités tout au long du roman, si bien qu’on est déboussolé ! Bussi nous mène par le bout du nez et nous livre une histoire insaisissable et imprévisible, et j’ai adoré ça !

Les centraux personnages du roman sont au final peu nombreux. Jamal est un héros atypique. Charmeur, taquin, il ment aux filles, il enjolive son passé et certaines réalités, si bien qu’on ne parvient pas à le cerner. Dit-il la vérité ? Ou nous ment-il comme à certains des protagonistes du livre ? Jamal est enlisé dans les terribles soupçons qui pèsent sur lui, et je me suis sans cesse poser la même question : coupable ou pas ? Jamal est donc un personnage auquel on a envie de faire confiance, mais que l’on craint malgré tout.

La narration à la première personne est extrêmement troublante. La voix de Jamal nous incite à le croire, à nous ranger de son côté, et pourtant comment être certain qu’il dit la vérité et qu’il est victime d’une grosse et machiavélique machination ? Sinon, le style de Bussi est énergique, fluide et se laisse lire tout seul. Les chapitres sont très courts, s’enchainent à une vitesse surprenante. Il faut dire qu’ils se terminaient souvent sur un gros cliffhanger, nous obligeant presque à poursuivre notre lecture !

Le dénouement est génial, et j’avoue je ne l’avais pas vu venir ! Si j’étais parvenue à décrypter certains éléments, j’étais au final très loin du compte… Bussi m’a bien eue, et c’est vraiment ce que je recherchais avant de commencer N’oublier jamais. De plus, j’ai adoré l’épilogue ! Je n’hésiterai pas donc longtemps avant de poursuivre ma découverte de cet auteur.

Bilan : Une lecture très agréable, où il nous est impossible d’anticiper le dénouement final !

Note : 7.5/10

La Fille du Train, de Paula Hawkins

Résumé : Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason. Quelques jours plus tard, c’est avec stupeur qu’elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu…

Mon avis : J’avais envie de lire La Fille du Train depuis sa sortie en 2015. Pour une raison qui m’échappe, j’ai attendu la sortie du livre en format poche avant de me jeter dessus. Peut-être avais-je peur d’être déçue après tout ce battage médiatique ? Généralement, ça cache quelque chose *regard soupçonneux* … Mais finalement, j’ai DEVORE ce roman !

Rachel prend le train deux fois par jour. C’est son moment préféré, celui où elle peut observer à leur insu un charmant couple près de la voie ferrée. Ils vivent dans une maison idéale, semblent filer le parfait amour… Rachel les apprécie fortement, et leur imagine une petite vie bien rangée et va même jusqu’à leur donner un nom : Jess et Jason. Mais un bon jour, son couple idéal vole en éclat lorsqu’elle surprend Jess avec un autre homme. Non, impossible ! Son couple modèle n’était donc qu’une façade ? Comment Jess peut-elle tromper Jason ? Quelques jours après, elle apprend qu’une jeune femme répondant au nom de Megan, et qui n’est autre que Jess, est portée disparue…

Dès le départ, j’ai été charmée par le point de vue de Rachel. C’est une femme alcoolique, peu fiable. On sait qu’on ne peut pas lui faire confiance, tant elle se révèle imprévisible lorsqu’elle a bu et se comporte comme une réelle hystérique. Pourtant, j’ai eu envie de lui faire confiance, de la protéger… Rachel est un personnage dérangeant et troublant, mais elle est extrêmement touchante dans sa détresse. Je l’ai adoré.

La Fille du Train met également en avant deux autres personnages féminins : Megan, la jeune femme disparue qui sera le fil conducteur de ce récit, et Anna la nouvelle femme de l’ex-mari de Rachel. Je voudrais réellement vous en dire plus sur ces deux femmes mais j’aurais peur de vous spoiler… Je vous laisse donc l’entière surprise de les découvrir par vous-même ! Sachez seulement que je les ai tout autant appréciées que Rachel et qu’elles ont aussi su me procurer beaucoup d’émotions et de frissons !

Les personnages secondaires, notamment masculins, sont tout autant épatants. Que ce soit Scott, Tom ou Kamal, Paula Hawkins a su travailler chacun d’eux dans les moindres détails, si bien qu’ils m’ont tous paru plus suspects les uns que les autres. Un danger émane de chacun des protagonistes de La Fille du Train, on ignore à qui accorder notre confiance et c’est ce qui fait tout le charme du récit. Ils semblent tous posséder un côté sombre, ce qui rend notre lecture imprévisible et excitante à la fois.

Ce roman classé Domestic Noir (même genre littéraire que Les Apparences, Comme ton ombre ou encore Avant d’aller dormir) m’a foutu les jetons. J’ignore pourquoi mais ce genre de roman me rend plus paranoïaque que d’autres thrillers ! L’ambiance de ce roman est vraiment très oppressante, les lieux sont peu nombreux et les personnages sont eux aussi assez restreints, ce qui accentue cette impression de huit-clos. Durant ma lecture, j’étais mal à l’aise, perturbée et dérangée dans cette atmosphère quasi étouffante.

Une fois le décor posé et les personnages introduits, on entre rapidement dans une spirale infernale d’addictivité. On progresse à tâtons au milieu de personnages suspects, inquiétants et insaisissables. On se trouve dans un réel état d’anxiété, tant on ignore où veut nous mener l’auteure. La tension monte lentement, notre angoisse aussi pour atteindre un point de non-retour. Vers la fin, j’ai cru être atteinte de tachycardie ! J’attendais le dénouement avec impatience, sachant que je pouvais soit être comblée soit déçue après une telle montée d’adrénaline ! Résultat, j’ai adoré la fin. Tout s’explique, tout s’emboite, on comprend enfin certains éléments qui nous avaient paru étranges. Paula Hawkins a su conclure son roman avec brio et lui apporter une conclusion croustillante.

Bilan : Un thriller psychologique redoutable où les apparences sont trompeuses. J’ai adoré évoluer dans cette atmosphère oppressante aux côtés de personnages énigmatiques et nocifs. Un roman dont je me souviendrai longtemps !

Note : 9/10

La Ligne Noire, de Jean-Christophe Grangé

Résumé : Il existe, quelque part en Asie du Sud-Est, entre le tropique du Cancer et la ligne de l’Équateur, une autre ligne. Une ligne noire jalonnée de corps et d’effroi…

Mon avis : Depuis que j’ai découvert cet auteur, je ne m’arrête plus ! En effet, La Ligne Noire est mon quatrième Grangé. Après le très excellent Serment des Limbes, j’attendais énormément de ce thriller. Autant vous dire que je ne suis pas déçue…

Marc Dupeyrat est journaliste pour une revue de faits divers. Toujours à la recherche de sensations fortes et de news croustillantes, il est immédiatement intéressé par le cas de Jacques Reverdi. Ce dernier a été retrouvé sur le lieu d’un crime en Thaïlande, alors qu’il est déjà soupçonné d’avoir assassiné d’autres femmes en Asie. Marc sait que Jacques sera condamné à mort, pourtant il souhaite à tout prix obtenir ses aveux et entrer dans la tête du tueur présumé. Pour ce faire, Marc va entrer en correspondance avec le tueur, au point de ne plus pouvoir démêler le vrai du faux. Un étrange jeu du chat et de la souris va débuter entre les deux hommes, un jeu mortel et dangereux dont ils ne pourront sortir indemnes…

Grangé m’a immédiatement séduite avec l’ambiance oppressante et mystérieuse qui règne en Thaïlande, et plus particulièrement dans la sinistre prison où Jacques attend son procès. Il y a relativement peu de thrillers qui ont pour cadre l’Asie, Grangé a donc joué la carte de l’originalité. En tout cas pour moi, cela a fonctionné ! J’ai été littéralement séduite par les décors et l’atmosphère asiatique si bien décrits par l’auteur. Naturellement, on a droit à beaucoup de chapitres qui se passent en France ce qui ne fait qu’accentuer le contraste flagrant entre Marc et Jacques.

D’ailleurs, pour ce qui est des personnages, je suis séduite ! Marc est un journaliste déterminé, qui n’a pas fait que des bonnes actions et qui est généralement prêt à tout pour obtenir une info à scandale. Toutefois, il possède une part sombre intéressante, un passé mystérieux que j’ai immédiatement souhaité connaitre. Marc est un personnage plein de surprises, agréable à suivre malgré son comportement atypique et l’étrange tandem qu’il forme avec Jacques était à la fois effrayant et grisant. Jacques, quant à lui, est un héros particulier. On ignore au départ s’il a réellement tué ces femmes ou non, mais il nous met très rapidement mal à l’aise. On sent qu’il est malin, rusé et même un peu sournois et malveillant. Sa personnalité sombre et terrifiante rajoute encore plus de piment à la relation si unique entre les deux hommes. Ceux-ci vont nouer un lien particulier qui fait toute la force du roman et qui sera d’ailleurs le fil conducteur de La Ligne Noire. J’étais complétement envoûtée par cette relation, qui m’a fait trembler de peur et d’effroi ! Plus les pages se tournaient et plus le roman devenait glauque… Je suis fan !

Les personnages secondaires sont peu nombreux, et assez insignifiants par rapport au duo si imposant. Khadidja m’a semblée être de trop. Peut-être que Grangé a senti la nécessité d’inclure un personnage féminin dans l’histoire, mais la jeune femme n’apporte pas grand-chose au final. C’est un personnage qui ne tient pas réellement ses promesses et qui m’a souvent ennuyée. Dommage !

Côté style, on retrouve la même écriture si visuelle qui caractérise Grangé. Il n’est jamais avare de détails bien gores qui nous dérangent et son imagination est débordante ! J’ai l’impression qu’il n’est jamais à court d’idées en ce qui concerne la mise en scène de meurtres ! C’est peut être étrange de le dire (non ne fuyez pas, je ne suis pas une psychopathe !), mais j’adore ça ! La Ligne Noire diffère quand même des trois autres romans que j’ai lus de lui, dans le sens où Grangé nous plonge dans un pays totalement nouveau. L’ambiance thaïlandaise, et asiatique en général, nous est retranscrite à la perfection, et pour tout vous dire je m’y suis cru. Il aborde également un sport peu médiatisé : l’apnée. J’ai trouvé le tout absolument bien décrit et passionnant.

L’intrigue en soi est très captivante. Dès que la relation entre Marc et Jacques débute, je suis entrée dans une phase d’addictivité : il fallait que je sache la suite et le dénouement ! Pendant les trois quarts du livre, j’étais sur les nerfs tant Grangé a su faire monter la pression. Le dernier tiers, bien que très prenant malgré tout, fait un peu retombé l’ambiance qui m’avait tant séduite. Le rythme est toujours aussi soutenu, mais l’auteur est parti dans une direction un peu trop facile. La fin ne m’a pas parue bâclée, pourtant on ne peut pas dire que j’en sois satisfaite. J’aurais sûrement voulu que Grangé parte dans une autre direction et qu’il se concentre davantage sur son idée de départ.

Bilan : Un thriller addictif, avec des personnages qui jouent un jeu malsain. Un vrai régal à lire !

Note : 8/10

Scène de crime virtuelle, de Peter May

Résumé : Orange County, Californie. Michael Kapinsky a dû reprendre son travail de photographe pour la police scientifique. Sa femme est morte voici quelques mois, il est criblé de dettes. Sur l’ordinateur d’un homme qu’on vient d’exécuter de trois balles, il remarque un curieux logo. Celui d’un univers virtuel où l’on peut échapper à ses soucis, recommencer sous un autre nom, une nouvelle apparence, à tisser des liens. Lorsqu’il se laisse tenter et rejoint, à son tour, les îles idéales, Michael n’imagine pas le piège qui se referme sur lui. Car ce monde parallèle n’est qu’un miroir. On y retrouve jusqu’à ses pires cauchemars et lorsque l’enfer s’ouvre sous vos pieds, pas question d’y échapper… 

Mon avis : Ma sœur m’avait offert ce livre à Noël, il y a bien deux ans de cela. Le résumé me tentait plutôt, mais j’avoue avoir été freinée par les avis négatifs. Finalement je lui ai donné sa chance, et j’ai bien fait ! J’ai passé un excellent moment !

Michael peine à se remettre de la mort de sa femme. Pour tenter de surmonter cette épreuve, il décide de reprendre son travail de photographe pour la police scientifique. Alors qu’il est en plein travail, il remarque alors un curieux logo : celui d’un jeu virtuel très en vogue, Second Life. Lorsque sa psychologue lui propose d’intégrer le jeu afin de lui permettre d’évoluer dans la vie et de surmonter son deuil, il accepte sans hésiter. Mais Michael est loin de se douter qu’un jeu virtuel puisse se révéler aussi dangereux, voire meurtrier…

Les premiers mots qui me viennent à l’esprit lorsque j’ai refermé le roman sont : loufoque, improbable, déjanté, génial. J’ai passé un bien étrange moment de lecture, mais qu’est-ce que c’était bon ! A peine je m’étais plongée dans l’histoire que j’entrais dans une réelle phrase d’addiction ! Le récit a côté extrêmement too much, mais c’est assumé par l’auteur. Certains passages sont réellement WTF et c’est ce qui fait tout le charme de Scène de crime virtuelle. Au final, l’enquête policière est assez effacée par rapport à la mise en place et à l’évolution de Michael au sein de Second Life.

Personnellement, j’ai trouvé le jeu virtuel extrêmement malsain. Les joueurs se permettent de faire tout ce qu’ils ne peuvent pas faire dans la vraie vie, et cela donne des situations vraiment glauques. Peter May a osé un univers atypique et est parvenu à le rendre très complet et complexe. Les liens entre la réalité et le jeu sont pour moi réussis, et j’avoue ne pas comprendre ceux qui se sont perdus entre les deux. En effet, les personnages utilisent des pseudonymes donc c’était assez facile de savoir lorsque l’on se trouvait dans Second Life ou pas. Et puis il y a vraiment des scènes que l’on ne peut QUE trouver dans un jeu virtuel ! La frontière entre la vie réelle et virtuelle est donc claire pour moi, même si elle se révèle assez floue dans la tête de Michael. On va le voir sombrer dans une grosse phase d’addiction et si c’est très prenant, c’est aussi très effrayant !

Même si le livre possède un côté extrême, exagéré, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec notre monde actuel. Certes on est bien loin de ce phénomène, mais Peter May dénonce les dérives d’internet et tous les risques que cela peut comporter.

Côté personnages, je les ai trouvés plutôt attachants. Michael (ou Chas dans Second Life) est un héros un peu particulier. On sent qu’il n’est pas taillé pour l’action et il va se retrouver dans des situations bien compliquées. Il possède une certaine maladresse attendrissante, une certaine naïveté face à la découverte du jeu, même s’il va rapidement en apprendre tous les codes. Le jeu va façonner sa personnalité et Michael va extrêmement évoluer au cours du roman pour devenir un héros plus affirmé et plus malin. Doobie, qui est un avatar dans Second Life, est une vraie bouffée d’air dans ce roman. C’est un personnage frais, déjantée, malicieux comme je les aime. Toutefois on conserve une certaine méfiance vis-à-vis d’elle car on ne cesse de se demander qui se cache réellement derrière Doobie !

Vous l’aurez compris, ce polar n’en est pas réellement un. L’enquête est assez effacée, mais cela n’empêche pas l’histoire de gagner en sérieux, de devenir de plus en plus sombre au fur et à mesure que le dénouement approche. Pour ce qui est de la fin, j’ai adhéré complétement ! Le final est surprenant, très bien trouvé et l’auteur se joue une fois de plus de nous et des personnages ! Pas le meilleur livre que j’ai lu, mais j’ai malgré tout adoré. C’est donc sans regret que je l’ai sorti de ma PAL 😉

Bilan : Un roman bien différent de ce que l’on trouve d’habitude ! Un univers virtuel qui amuse au départ et qui finit par faire froid dans le dos, des personnages attachants, un style mordant… Tous les ingrédients sont réunis pour faire de Scène de crime virtuelle un bon moment de lecture !

Note : 8/10

L’enfant qui criait au loup, de Gunnar Staalesen

Résumé : Fut un temps où Varg Veum n’était pas détective privé. Fut un temps où il sévissait à la Protection de l’enfance, plein d’idéaux et de belles convictions. Varg se souvient de ses débuts et de ce môme arraché à une mère toxico, ballotté de famille d’accueil en famille d’accueil, sur fond de trafic d’alcool, et de meurtres déguisés en accident. Varg se souvient qu’on lui reprochait – déjà ! – d’en faire trop, de chercher à comprendre et de traquer les parents adoptifs comme s’ils étaient des suspects. D’ailleurs… Suivre une piste apportait son lot d’adrénaline, et une pointe de repartie bien sentie ! Varg Veum détective était né, exit la Protection de l’enfance. Mais voilà le type de passé qui peut vous revenir comme un boomerang en pleine face, lorsqu’un jeune gars accusé de double meurtre se réfugie au fond d’un fjord. Et que c’est vous qu’on appelle.

Mon avis : Tout d’abord je tiens à remercier Livraddict et les éditions Folio pour ce partenariat ! La couverture magnifique m’a tout de suite donnée envie de lire le livre, alors forcément quand j’ai lu le résumé ça m’a confortée dans cette idée. Pourtant, lorsque j’ai vu que L’enfant qui criait au loup était le tome 12 d’une saga mettant en scène le même enquêteur, j’ai eu un peu peur. Allais-je comprendre la psychologie des personnages ? Leur passé et autres subtilités ? Au final, je vous rassure ce roman peut se lire indépendamment des autres livres de Gunnar Staalesen.

Cela fait de nombreuses années que Varg Veum a quitté la Protection de l’enfance. Pourtant un beau jour une ancienne connaissance le contacte et lui annonce que Janegutt, un jeune garçon dont il s’était occupé, est aujourd’hui accusé de meurtre. Varg Veum, étrangement attaché à cet enfant, décide de se rendre sur place pour tenter d’aider le jeune garçon comme il avait pu le faire dans le passé.

Dès les premières lignes, l’auteur nous plonge dans le vif du sujet. Il ne se perd pas en digression, et on entre dans le récit presque brutalement. Cette introduction rapide m’a beaucoup plu et nous fait sentir que l’histoire sera incisive et tranchante. Tout au long de L’enfant qui criait au loup, l’auteur va balloter son personnage entre le présent et le passé pour mieux comprendre l’évolution de Janegutt. On découvre rapidement que le jeune garçon n’a pas eu une vie facile. Né d’une mère droguée, il a ensuite été arraché à son foyer pour être placé dans une famille d’accueil. Cet événement va profondément le chambouler et l’enfant ne va plus être le même. Pourtant ce sordide épisode ne sera que le premier d’une longue série jusqu’à l’ultime événement qui fera basculer la vie de Janegutt : le meurtre de ses parents adoptifs.

Vous l’aurez compris, cette histoire est plutôt glauque ! Malgré un Janegutt souvent mutique et agressif, on ne peut que s’attacher au garçon. Pourtant un doute subsiste : est-il réellement innocent ou a-t-il du sang sur les mains ? On doute de lui tellement souvent et cela créé une ambiance pesante et oppressante. On est en quête de vérité, et si l’auteur sème quelques indices par-ci par-là, il aime également jouer avec son lecteur ! Si j’avais bien deviné quelques petites choses, certaines révélations finales m’ont quand même fortement surprise !

Le personnage de Varg est un personnage entier et très bien travaillé. J’aime son côté borderline et entier. L’enquêteur donne le meilleur de lui-même dans ce qu’il accomplit et il est prêt à tout pour obtenir justice. Comme je vous le disais plus haut, ce livre est le douzième mettant en scène Varg. Toutefois l’auteur a jugé bon de nous rappeler certains éléments de son passé de sorte que l’on ne soit pas déboussolé ! Du coup ce roman peut se lire comme un livre indépendant et le personnage de Varg ne nous est pas totalement inconnu.

Le point fort de ce roman, c’est la psychologie des personnages. Ceux-ci sont extrêmement complexes, quand on pense les avoir cernés, on se rend compte qu’on avait tout faux ! Et les voir évoluer au fur et à mesure des ans n’a fait qu’accentuer ce phénomène. Le second point fort, pour moi, c’est l’ambiance propre au roman nordique que l’on retrouve ici. J’ai également apprécié la critique assumée de la société que nous livre Gunnar Staalesen.

Ce que je regrette dans L’enfant qui criait au loup, ce sont les petits passages à vide où il ne se passe pas grand-chose et où l’histoire patine un peu. Le roman connait donc un coup de mou vers le milieu du livre, mais le dernier tiers va rebooster l’intrigue ! Autre petit regret : une fin trop rapide à mon goût. J’aurais aimé que le dernier chapitre soit plus long ou qu’il y ait un épilogue. Dommage car l’auteur nous laisse un peu sur notre faim !

Bilan : un polar qui nous fait passer un bon moment ! Nos nerfs sont mis à rude épreuve lorsque l’on tente de démêler le vrai du faux. Seuls regrets: quelques passages un peu trop lents et une fin trop expéditive !

Note: 7.5/10