Contrecoups, de Nathan Filler

Résumé: Matthew a 19 ans, et c’est un jeune homme hanté. Par la mort de son grand frère, dix ans auparavant. Par la culpabilité. Par la voix de Simon qu’il entend partout, tout le temps… Matthew a 19 ans et il souffre de schizophrénie, une maladie qui « ressemble à un serpent ». Pour comprendre son passé et s’en libérer, Matthew dessine, écrit. Il raconte l’enfance étouffée par la perte, la douleur silencieuse de ses parents ; l’adolescence ingrate brouillée par les nuages de marijuana ; la lente descente dans la folie, l’internement… Mais aussi, avec un humour mordant, le quotidien parfois absurde et toujours répétitif de l’hôpital psychiatrique, les soignants débordés, l’ennui abyssal… Et le combat sans cesse renouvelé pour apprivoiser la maladie, et trouver enfin sa place dans le monde

Mon avis: Juste au moment où je me disais que j’avais enchaîné que de très bonnes lectures, il a bien fallu qu’il y en ai un qui casse le rythme! Et le coupable n’est d’autre que Contrecoups qui fut une grosse et immense déception…

On suit le jeune Matthew, 19 ans, dans son hôpital psychiatrique. Il tente de refaire le puzzle de sa vie, en passant par les moments les plus touchants  et les plus destructeurs aussi. Ceux qui l’amènent à repenser à Simon, son frère décédé alors que lui-même n’était encore qu’un enfant…

Si ce livre est une aussi grosse déception c’est avant tout à cause du style d’écriture. Je m’attendais évidement à un style percutant, troublant à cause du personnage schizophrène et du thème traité. Au lieu de ça, je suis restée hermétique au style, pire encore, je ne comprenais rien par moment! Matthew parle du présent, puis saute vers le passé et revient au présent, parle d’un événement quand il a 9 ans, puis 13, puis plus jeune encore… C’est donc un mélimélo improbable et impossible à démêler pour ma part. En plus j’avais la désagréable sensation de lire des choses inutiles qui m’ont fait ressentir un grand ennui durant toute ma lecture… Un ennui mortel, et j’avais l’impression que cette torture ne se terminerait jamais!

Pour parler des personnages, je dirais qu’aucun ne m’a intéressée. J’étais au départ assez intriguée par Matthew (avant qu’il ne parte dans ses délires de remontage de temps et que je m’y perde) parce qu’on sentait qu’il était blessé et détruit et pourtant on ne savait que très peu de chose sur le pourquoi du comment. Mais il se trouve qu’au fur et à mesure je me suis mise à détester ce personnage et que j’ai perdu tout intérêt pour le roman. Je pense que l’idée d’un personnage aussi complexe était vraiment bonne mais trop mal exploitée et je suis restée insensible tout du long. Les autres nous sont décrits du point de vue Matthew, donc c’est peut être pour ça aussi que je n’ai pas accroché à eux… Dans tous les cas, ce ne sont pas les personnages qui ont relevés le niveau malheureusement…

Parlons de l’intrigue… Et bien je l’ai trouvé d’abord intrigant, puis plate et finalement je me suis aussi désintéressée d’elle. Je reconnais que j’ai la larme facile, (il ne me faut vraiment pas grand chose des fois!) mais là aucune émotion… Et ça m’a gênée. Parce que c’est un thème difficile, dont on ne parle pas assez souvent, et j’aurais aimé le voir traité différemment. J’aurais aimé être touchée par Matthew, son histoire, par des mots que j’aurais voulu forts et poignants… Je regrette vraiment de n’avoir rien ressenti pendant ma lecture, si ce n’est ennui et déception…

Attention! Je tiens à préciser que mon avis est purement subjectif! Sachez d’ors et déjà que beaucoup ont aimé, que beaucoup ont été touchés par l’histoire et par Matthew. Je n’ai donné que mon avis personnel sur ce roman, je ne vous le conseille pas comme j’aurais pu vous conseiller un livre mais je ne vous le déconseille pas non plus. Faites vous votre propre avis si vous en avez envie (et si je ne vous ai pas trop rebutés 😉 )

Bilan: Déception, ennui, et hermétisme total face à l’histoire censée être touchante.

Note: 3.5/10

5 commentaires sur « Contrecoups, de Nathan Filler »

  1. Je viens d’achever la lecture, et, honnêtement, je trouve dommage qu’il t’ai déplu pour les raisons qui sont justement les points forts du livre.
    On entre dans la tête de Matthew, et ce personnage complexe est loin d’être mal exploité. Il est schizophrène, et les histoires de remontage de temps etc, c’est ce qu’il se passe EN VRAI dans la tête d’un schizophrène, de sources sûres je peux l’affirmer. Dans la tête d’un schizophrène, il ne faut pas s’attendre forcément à quelque chose qui claque, qui percute, qui te fait verser toutes les larmes de ton corps. Loin de là. Un schizophrène est quelqu’un de « normal » si je puis dire, qui a simplement des moments durant lesquels il a des hallucinations (dans le cas de Matthew c’est son frère décédé, dans le cas de d’autres ça pourrait être leur violeur, leur père qui les battait, ou juste revivre encore et encore la scène qui les a brisé), il se retrouve en dans une sorte de déréalisation, dans certains cas une mémoire défaillante qui modifie les souvenirs (me semble que dans le livre c’est le cas de Matt), qui peut mener à des crises de violences et à devenir un danger pour lui-même et ses proches. Le reste du temps, c’est quelqu’un de normal, conscient de ce qu’il est mais qui ne peut rien y faire tant que ses démons le hantent.

    M’enfin, j’arrête d’étaler ma science, pardon xD

    Pour ma part, ce n’est pas que j’ai été touchée par l’histoire de Matthew, mais que, quelque part, j’y ai reconnu un de mes proches. L’histoire m’a foutu un coup dans le bide, et en ressortant de ma lecture, je me sentais un peu schizophrène à mon tour. C’est ce genre de bouquin dont je ressors sans trop savoir si j’ai aimé, ou pas…

    1. Non non tu fais bien d’étaler ta science 😉 Je ne sais pas du coup si je n’ai pas apprécié car je ne connais pas vraiment bien cette maladie, ou bien si c’est parce que je m’attendais presque à trouver le point de vue des autres protagonistes face à la schizophrénie plutôt que quelqu’un lui même touché par cette maladie (c’est idiot en soi car c’est dit dans le résumé que cela va être du point de Matthew, enfin bon…) J’aurais aimé davantage voir les deux points de vue, je pense. Et si je m’attendais à être touchée c’est aussi face à tous ces avis positifs qui disaient avoir été émus et bouleversés.

      Je pense que personne ne peut réagir de façon identique face à ce genre d’ovnis… C’est bien qu’il y ait des avis différents sur ce roman ^^

      1. C’est vrai qu’un point de vue externe, de sa mère par exemple, aurait pu être pas mal, dans le sens où ce n’est certes pas une maladie facile à vivre quand on en est atteint, mais ce n’est pas facile pour des parents non plus de perdre leur premier fils et de voir le deuxième sombrer dans une telle maladie… Ca aurait pu être franchement intéressant !

        C’est vrai, chacun aura une réaction différente face à ça, et c’est ce qui, au fond, fait le charme du bouquin 😉

  2. Oh, c’est tellement dommage. Ce livre a été un tel coup de coeur pour ma part ! Un de mes meilleurs livres de 2014. Cela dit, il est vrai que certains points ont beaucoup déplût à beaucoup. Tous les styles ne sont pas pour tout le monde comme on dit ^^

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